En Guinée, une nouvelle audience a eu lieu lundi 27 mai dans le procès historique du massacre du 28 septembre 2009, avec le début des plaidoiries des avocats de la défense. À l'époque, plus de 150 opposants ont été tués par les forces de l'ordre sous le régime du capitaine Moussa Dadis Camara et au moins 109 femmes violées le 28 septembre, dans le grand stade de Conakry. Parmi les victimes, Dame Aissatou Barry.
Dame Aissatou Barry, violée le 28 septembre 2009 au stade de Conakry en Guinée, était absente dans la salle d'audience. Elle avait formellement identifié son violeur, l'adjudant Mamadou Aliou Keita, qu'elle avait auparavant connu dans son quartier. Au cours de son audition, l'adjudant Keita avait tout nié. Sa soeur, Fatoumata Barry, interrogée par RFI, explique :
« Elle-même connaissait Mamadou Aliou, elle a pleuré pour que Mamadou Aliou la laisse, il a refusé. Madame Aissatou a reconnu celui qui l'a violée. C'est normal aujourd'hui qu'il réponde de ses actes. Nous, on est là en tant que femmes, on va défendre et on va soutenir madame Aissatou parce qu'on a subi le même sort que madame Aissatou », abonde sa soeur.
Lors de l'audience, Fatoumata Barry a lancé un appel à l'avocat de l'adjudant Keita, maître Salifou Beavogui : « Maître Beavogui devrait demander pardon au lieu de nier les faits qui se sont passés au stade. Ce n'est pas normal, parce que tout le monde a vu. Nous, on ne va pas accepter ça », s'est-elle indignée.
« C'est une erreur sur la personne », selon l'avocat de Mamadou Aliou
Pour Maître Salifou Beavogui, son client n'est pas l'auteur du viol de Dame Aissatou Barry : « C'est une erreur sur la personne. Je crois qu'elle a dû apercevoir Mamadou Aliou Keita de loin. Je pense que c'est pour ça, elle a croisé Mamadou Aliou Keita. Mais, au demeurant, ça ne peut pas passer devant une Cour, devant un tribunal criminel. Parole contre parole, ça ne pourra pas passer, ce n'est pas possible. Mamadou Aliou Keita sera renvoyé, sera acquitté, ce sera la fin des poursuites », assure-t-il.
Entamées lundi 27 mai, les plaidoiries des avocats de la défense vont se poursuivre jusqu'à la semaine prochaine.