Silence électoral ce jour après une campagne au ras des pâquerettes durant laquelle les principes fondamentaux régissant la propagande n'ont pas toujours été respectés par les candidats proches du pouvoir ou ancrés dans l'opposition, ni même par les indépendants.
Ampamoaka
Un candidat en tête de liste dans un arrondissement de Tana a crevé le petit écran avant-hier, en déballant sur le plateau d'une station de télé privée qu'une personne dont il a cité le nom, lui a demandé de l'argent pour acheter un téléphone contre la promesse de son soutien aux législatives. « Il n'a pas tenu sa parole en se portant candidat dans la même circonscription que moi », a-t-il clamé haut et fort, au cours de cet « ampamoaka » en direct.
Honneur
On est en droit - au propre comme au figuré - de (se) demander si pareil déballage est conforme à l'un des principes fondamentaux régissant la campagne électorale, à savoir, « le respect de l'intégrité physique, de l'honneur et de la dignité des candidats et des électeurs ». L'auteur de l' « ampamoaka » de rapporter également que son adversaire actuel aux législatives avait sollicité, dans le passé, son soutien financier pour le « famadihana » de son défunt frère. Et d'enfoncer le clou en révélant qu'il avait également donné de l'argent à la mère de l'intéressé qui quémandait son aide.
Diffamatoires
En plus de ce déballage, il a fait étalage de ses biens aux téléspectateurs qui ne savent pas si la liste de ses avoirs correspond à la déclaration de patrimoine effectuée par le candidat en question qui fait effectivement partie des personnes assujetties à cette obligation légale. En tout cas, l' « ampamoaka » auquel il s'est livré est une violation des dispositions de la loi organique relative au régime général des élections et des référendums.
Ce texte faisant office de code électoral stipule qu' « il est interdit à tout candidat ou liste de candidats de produire et diffuser des documents électoraux injurieux ou diffamatoires ; de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale à un moment tel que des adversaires n'aient pas la possibilité d'y répondre utilement avant la fin de la campagne électorale ».
Équité
Le fait pour le même candidat d'accaparer le micro, renvoie également au code électoral qui prévoit que « durant la période de campagne électorale, tous les services de radiodiffusion et de télévision, aussi bien publics que privés, veillent à ce que les candidats, les listes de candidats et leurs soutiens, bénéficient d'une présentation et d'un accès équitables à l'antenne dans des conditions de programmation comparables ».
Force est de constater que c'est rarement le cas puisque les candidats, qu'ils soient proches du pouvoir ou inféodés à l'opposition, ont souvent leurs propres radios et/ou télés. « Le principe d'équité et d'égalité des chances entre tous les candidats » est loin d'être effectif. Il est en de même du respect des règles régissant le financement de la campagne électorale par les candidats qui dépensent sans...compter et sans transparence.