Aujourd'hui, c'est le silence radio qui est de mise chez les candidats de ces élections législatives. Le moins qu'on puisse dire cependant, c'est que cette campagne électorale fut bien morne et n'a pas séduit une population malgache blasée, plus préoccupée par leurs problèmes quotidiens que par les enjeux de cette compétition électorale. Néanmoins, malgré leur désintérêt apparent, les citoyens semblent décidés à se rendre aux urnes.
« Alea jacta est ! »
Les « faradoboka » et les cortèges bruyants se sont multipliés ces derniers jours, mais ils n'ont pas déchaîné l'enthousiasme d'une population plus lucide que jamais. Les citoyens ont cependant retenu les leçons du passé et ne semblent pas se laisser enjôler par les discours dithyrambiques. Ils restent insensibles aux démonstrations de force faite par certains et prennent même un certain recul quand ils sont abordés par les candidats.
Les 24 heures qui restent ne seront pas de trop, pour réfléchir au vote qu'ils vont effectuer demain. Nombre d'entre eux, ces derniers jours, sont allés au bureau de leur fokontany pour s'assurer qu'ils sont bien sur la liste électorale, preuve qu'ils ont envie d'exprimer un choix. Nul ne sait cependant s'ils se rueront en masse dans les bureaux de vote.
Les observateurs ne se prononcent pas sur ce sujet, mais instruits de ce qui s'est passé dans un passé récent, les Malgaches veulent montrer qu'ils sont prêts à montrer leur désir d'avoir des représentants conscients de leur rôle à l'Assemblée nationale. Les slogans de toute sorte ont été rangés et la journée devrait être très calme. Chacun pourra profiter de ces moments de paix pour vaquer à ses occupations quotidiennes. Cela ne l'empêchera cependant pas de réfléchir à ce que signifie cette élection. Elle engage dans une large mesure le devenir de notre nation. On peut donc dire : le sort en est jeté ou « alea jacta est ! ».