Congo-Brazzaville: « Agir avec les jeunes pour transformer le monde » - Tribune conjointe de l'Equipe Europe en République du Congo à l'occasion de la célébration de la « Journée de l'Europe »

communiqué de presse

Brazzaville — Au début de cette année dans son message de présentation des voeux aux corps constitués, le Chef de l'Etat Denis Sassou Nguesso décrétait 2024 année de la jeunesse.

Deux mois plus tard, le Conseil consultatif de la Jeunesse tenait sa toute première assemblée générale. Des représentant des 12 départements du pays ainsi que de la diaspora échangeaient sur les préoccupations qui minent la jeunesse congolaise et remettaient au Président de la République leurs conclusions. Début avril, dans la continuité de la campagne « Je vois le Congo » et « Notre voix, notre futur », la Délégation de l'Union européenne lançait auprès des 18-35 ans une nouvelle enquête sur leur perception du partenariat UE-Congo.

Cette préoccupation de la voix et de la place des jeunes n'est pas nouvelle et ressurgit régulièrement dans les débats politiques et de société. Mais elle se pose aujourd'hui avec plus d'acuité, sans doute parce que les premiers concernés, le manifestent de manière plus récurrente et de plus en plus bruyamment, voire violemment. Et ce, partout dans le monde : en Europe, en Afrique, au Congo ou ailleurs.

Pourquoi et comment agir avec les jeunes ?

Nous le voyons, les jeunes sont au coeur des réflexions : ils sont à la fois porteurs d'innovation et de créativité, à l'avant-garde de nombreux combats, mais aussi victimes et auteurs de violences, porteurs d'espoir tout en nourrissant de fortes inquiétudes. Dirigeants, institutions internationales, société civile, confessions religieuses, s'accordent tous sur un point : il est urgent d'agir. Mais de quelle manière ? Quelle est véritablement leur place dans ce monde en pleine mutation ou maintenir un cap plein de promesses est un défi quotidien ? Comment rendre possible et permettre un avenir plus sécurisant à tous points de vue à l'endroit de nos jeunes et des générations futures ?

D'abord, en leur expliquant d'où nous venons :

Cela passe notamment par le rappel à ces fondamentaux essentiels que sont la notion d'enracinement, d'ancrage dans une famille, dans un pays, dans un terroir, dans une communauté avec toutes les valeurs que cela véhicule et que nous souhaitons continuer à cultiver ensemble européens et africains, au-delà de nos différences. En Europe, que nous célébrons le 9 mai de chaque année, c'est d'abord une vision : celle de Robert Schuman, un des pères fondateurs de la construction européenne et de ses pairs, des hommes animés par la conviction que l'on pouvait dépasser les atrocités de la seconde guerre mondiale pour faire de la paix leur principal objectif politique. De quelle manière ? En unissant nos forces et en mutualisant nos ressources autour d'une communauté, en déclarant que la paix et l'État de droit étaient plus importants que les différences nationales, en faisant passer l'intérêt commun au-dessus de l'intérêt particulier.

Ensuite, en valorisant ce que nous avons construit ensemble et vers là où nous voulons aller :

Le partenariat entre l'Europe et l'Afrique repose sur des liens historiques extrêmement forts, à l'épreuve du temps, bâtis à la fois sur nos succès et nos échecs. Nos peuples partagent en outre, une proximité géographique, linguistique, humaine et économique. La vision renouvelée d'une prospérité partagée qui mutualise de part et d'autre, les savoir-faire, les compétences, les ressources, le dynamisme et l'envie d'agir de la jeunesse doit être une des pierres angulaires de notre partenariat.

Cette vision renouvelée également fait écho à la construction de l'Europe en tant que projet intégrateur : une Europe qui a progressivement mis en place, les moyens lui permettant de devenir la première économie du monde et le premier partenaire au développement. A ce titre, les élections européennes prévues du 6 au 9 juin seront déterminantes pour l'avenir de l'Union et de ses 27 États membres. En rebattant les cartes des institutions européennes pour les cinq années à venir, c'est la destinée de près de 450 millions de citoyens parmi lesquels une majorité de jeunes qui est en jeu.

Enfin, en leur clamant haut et fort ce que nous sommes ensemble :

Ce que nous célébrons finalement c'est un partenariat fondé sur des valeurs partagées qui nous ont permis de surmonter bien des crises, dont le tsunami qu'a constitué la pandémie de Covid 19 en 2020. Face aux soubresauts de l'histoire, ce sont ces valeurs de dignité, de liberté et de solidarité, exercés qui doivent rester nos boussoles. Le dialogue interculturel, en tant qu'échange de vues ouvert entre des individus et groupes de cultures différentes a également toute sa place. Il permet de mieux comprendre la perception du monde propre à chacun. Il induit ici deux notions essentielles celle du respect et celle de la tolérance. Sur ce terrain commun, nous pouvons chaque jour apprendre les uns des autres.

En tant que partenaire pour la prospérité, partenaire pour la sécurité et partenaire pour le multilatéralisme, l'Europe veut continuer à projeter avec assurance et confiance son rôle d'acteur mondial non pas déconnecté des réalités mais tout au contraire, une Europe de l'ouverture, à l'écoute du monde et à l'image de l'avenir que nous voulons façonner aux côtés des jeunes.

Quels leviers actionner pour maintenir et consolider notre partenariat avec l'Afrique

Outre la convocation des liens historiques extrêmement forts entre nos deux continents évoquée plus haut et la défense de nos valeurs communes, il nous faut en outre, nous référer à nos engagements pris lors du Sommet UE-UA de février 2022. Nous y avions réaffirmé la conviction selon laquelle l'Afrique et l'Europe pouvaient travailler ensemble à l'avènement d'un monde meilleur et plus sûr pour tous. Ensemble, nous nous sommes également engagés en faveur d'une paix et une sécurité renforcées et actuellement menacées de toutes parts. Ensemble, nous avons des intérêts communs à préserver et à développer reposant sur le « Global Gateway » afin de relever les défis mondiaux les plus pressants, en matière de lutte contre le changement climatique, d'amélioration des systèmes de santé, en passant par le renforcement de la compétitivité et de la sécurité des chaînes d'approvisionnement mondiales.

En République du Congo, au travers des priorités qui ont été conjointement définies, l'Union européenne et les Etats Membres souhaitent réaffirmer leur place de partenaire privilégié dans les secteurs de la gouvernance économique et la transition vers une économie verte, diversifiée et digitalisée, de la gestion durable des ressources naturelles, la préservation de l'environnement et la lutte contre le changement climatique, de la démocratie, les droits Humains et la gouvernance participative

Quelle place pour les jeunes dans cette approche de notre partenariat ?

Nous devons renforcer leurs capacités et leur pouvoir d'agir. D'abord en initiant et en mettant en oeuvre des projets qui reflètent les priorités identifiées dans les différentes enquêtes de perception que nous avons menées : la création d'emploi, l'éducation, la préservation de l'environnement.

Pour ces raisons, les projets entièrement dédiés aux jeunes que sont ARCEFA et Mosala (centres d'éducation, de formation et d'apprentissage et employabilité des jeunes), AMES et RELIEF (modernisation de l'enseignement supérieur et insertion des jeunes diplômés dans le monde du travail) lancés avec l'Agence Française de Développement ou VET Toolbox (Formation, insertion professionnelle) ou encore « Formation-Insertion-Innovation » porté par l'ONG ESSOR sont des pas importants dans la bonne direction. Ces projets viennent en complément du portefeuille déjà très riche qu'il nous faut continuer à développer pour que les jeunes ne soient plus simplement des bénéficiaires mais des acteurs à part entière. L'UE offre par ailleurs de nombreuses perspectives aux jeunes congolais, à travers les nombreux programmes de bourses bilatérales, de séjours de recherche, de partenariats universitaires et d'offres d'emploi sur le marché européen.

Construire le monde de demain aux côtés des jeunes c'est enfin leur donner les clés pour mieux comprendre les enjeux actuels et leur permettre de développer leur esprit critique. C'est l'objectif des Rencontres Citoyennes des Jeunes que nous avons lancé l'an dernier et que nous allons poursuivre. En soutenant les initiatives qui encouragent à prendre part au débat démocratique, nous contribuons à l'émergence de citoyens éclairés et responsables, en capacité prendre le recul et de se forger leur propre opinion.

Ensemble, soutenons les envies d'agir des jeunes et accompagnons-les dans leur engagement. Qu'ils soient citoyens européens, citoyens africains ou simplement citoyens du monde, faisons-en sorte que les jeunes fassent partie de la solution.

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