Congo-Brazzaville: Société des pavés du pays - Bientôt la relance des activités

Le gouvernement qui a visité l'usine de la Société des pavés du Congo (SPC), le 28 mai, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, envisage de la réhabiliter en cette année de la jeunesse avant la relance effective des activités.

Lancée en avril 2016, la SPC est une société anonyme inscrite au registre du commerce de Brazzaville avec comme unique actionnaire l'Etat congolais. Disposant d'un capital social de plus de 12 milliards FCFA, elle a pour objet social la fabrication des pavés et bordures vibrés, la distribution et la vente des pavés et les prestations de services dans le domaine public. Mais, sur les dix lignes de production des pavés et de bordures vitrés que compte la société, huit sont actuellement aux arrêts. Ce qui a fait chuter la capacité de production journalière de 1000 m² à 200m², toute catégorie confondue.

En effet, de 360 agents lors de son lancement le 25 avril 2016, la SPC compte actuellement 122 permanents contre 320 en 2019 lors de la prise de fonction de la nouvelle équipe. La masse salariale s'élève, quant à elle, à plus de 22 millions FCFA par mois depuis mai 2019. Actuellement, les agents cumulent plus de 70 mois d'arriérés. « L'absence des commandes publiques à grande échelle depuis sa création le 25 avril 2016 a faibli la capacité de mobilisation des ressources financières de la société. Nous saluons l'engagement du gouvernement à relancer de façon optimale l'ensemble de nos activités. Tout ceci, c'est dans le seul souci de créer et d'élargir le spectre des opportunités sur l'employabilité de la jeunesse », s'est réjoui le responsable commercial de la SPC, Snov Mounda Onguila.

C'est dans ces conditions que le gouvernement veut relancer les activités de cette usine qu'elle a créée à l'image de ce qui se passe en Afrique de l'Ouest, notamment à Dakar, au Sénégal, à Ouagadougou, au Burkina Faso et à Cotonou, au Bénin. La délégation gouvernementale comprenait les ministres Ludovic Ngatsé, chargé du Budget et du Portefeuille public, Hugues Ngouélondelé de la Jeunesse et de l'Emploi, Juste Désiré Mondelé de la Décentralisation et du Développement local. « Cet exemple a été copié à Dakar et à Ouagadougou. S'ils arrivent à durer dans le temps, nous aussi nous pouvons le faire, il n'y a pas de miracle. Il faut s'occuper des jeunes, les techniciens sont-là. Le discours doit finir, il faut maintenant faire sinon on va tourner autour du pot et on ne comprendra pas pourquoi un pays qui dispose d'une telle usine n'a aucune route pavée », a expliqué le ministre Hugues Ngouélondelé. En cette année dédiée à la jeunesse par le chef de l'Etat, le ministre chargé des questions des jeunes mise sur la réhabilitation de la SPC et la création d'une autre usine à Pointe-Noire pour donner des emplois aux Congolais.

Créer d'autres usines dans les villes secondaires

Le ministre Ludovic Ngatsé, qui s'est déjà rendu dans cette usine avec son collègue Juste Désiré Mondelé, a rassuré que le gouvernement qui a travaillé avec les consultants dispose désormais d'un business plan de relance des activités de la SPC. « Dans le budget de l'Etat, il y a de l'argent qui est prévu pour relancer les activités de l'usine. Etant ancien promoteur de cette usine, le ministre Hugues Ngouélondelé a trouvé un des moyens pour accélérer l'emploi des jeunes. Donc, derrière cette grande ambition, le portefeuille public apportera tous les moyens nécessaires de l'Etat afin qu'on redonne vie à cet endroit d'autant plus que notre ville en a vraiment besoin. Tous les ministères travaillent pour redonner vie à cet outil et de la même manière accélérer l'emploi des jeunes et l'embellissement de la ville. L'Etat est vraiment engagé pour que cela se réalise », a rassuré le ministre chargé du Portefeuille public.

Le ministre délégué chargé de la Décentralisation et du Développement qui tient à la réussite de l'opération « Gardons nos villes propres » y voit une occasion d'embellir les grandes agglomérations et les villes secondaires à travers le pays. Selon Juste Désiré Mondelé, le Congo peut s'appuyer sur ses cadres ayant travaillé dans le projet de Développement urbain et de restructuration des quartiers précaires (Durquap) pour relancer la SPC. « Nous ne devrons pas attendre que les huit lignes soient opérationnelles pour relancer l'usine. Au lieu de 1000 m²/ jour, s'ils peuvent produire 200m²/j, soit 1200 m² par semaine, pour près de 5000 m² par mois, nous pourrons impliquer beaucoup de jeunes dans l'apprentissage du métier et l'emploi », a-t-il souligné.

Il a souhaité qu'après la relance de l'usine de Brazzaville et la création de celle de Pointe-Noire, il serait mieux pour le ministère de la Jeunesse de penser aussi aux autres villes. « Nous sommes venus pour mettre le pied à l'étrier puisque la problématique nous la connaissons, nous connaissons la philosophie de départ dont le slogan est l'emploi des jeunes. Aujourd'hui, l'opérationnalisation est nécessaire et elle va se faire. Nous voulons rassurer les collectivités locales qu'il y a une prospective sur les villes secondaires », a conclu le ministre délégué.

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