Congo-Kinshasa: Gouvernement Judith Suminwa - Qui bloque sa sortie ?

Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Président réélu et nouvellement investi

Judith Suminwa Tuluka, la toute Première Femme Congolaise à être nommée au Poste de Premier Ministre de la RDC

Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, Président National de l'UDS, Pionnier de l'UDPS

Sortira ou sortira pas ? C'est la grande question qui défraie la chronique des états-majors des partis politiques congolais s'agissant de la publication du premier gouvernement de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka.

Ce week-end, on attendait la sortie de la fumée blanche de la Cité de l'Union Africaine. A la place, rien. Sauf des rumeurs de tous genres.

Selon certaines sources, le Chef de l'Etat aurait retourné la mouture lui présentée par la Première Ministre sous prétexte qu'elle n'aurait pas respecté ses instructions et aurait cédé aux pressions des « caïmans » de l'Union Sacrée de la Nation. Sapristi ! Sapristi ! Dans quel pays sommes-nous ? Existe-t-il bel et bien une Constitution devant régir le fonctionnement de nos institutions ?

Je suis en droit de m'interroger sur ce qui se passe en République Démocratique du Congo autour de la formation du gouvernement central.

Après mille et une observations, il y a lieu de clamer haut et fort que l'Union Sacrée de la Nation, USN, n'a pas donné une majorité parlementaire au Président de la République, son initiateur.

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L'Union Sacrée de la Nation, ce panier à crabes, a piégé le Chef de l'Etat. Comme ses ténors, anciens de la MP et du FCC, avaient roulé dans la farine l'ancien Président Joseph Kabila Kabange.

Tous avaient refusé d'aller aux élections législatives nationales et provinciales de 2006, de 2011 et 2018 sous les couleurs de l'AMP, de la MP et du FCC pour marchander plus tard les postes et faire du vil chantage.

Ils avaient réussi leur sale coup sous les deux mandats de l'ancien Président de la République.

Quand le glas avait sonné la chute du régime Kabila Kabange, ces transfuges sans foi ni loi avaient détalé comme des lapins pour venir se réfugier à l'Union Sacrée de la Nation.

Comme on dit qu'il n'y a pas un sans deux, ils ont réédité leur sale coup avec le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. C'était facile pour eux. Car, en face, du côté de l'UDPS Tshisekedi, c'était pratiquement le vide. Une direction très faible et inexpérimentée était tombée dans le piège. Elle a été incapable d'imposer sa loi.

Aux dernières élections de 2023, l'UDPS Tshisekedi n'a pas vu venir le danger actuel. En dépit de nombreux conseils lui prodigués sur l'inopportunité de la mosaïque qui avait prouvé ses limites au PPRD et sur la multiplication des candidatures Tshisekedistes au lieu de les aligner sous l'unique bannière de l'Union Sacrée de la Nation.

La moisson n'a pas été abondante pour l'UDPS Tshisekedi (75 députés nationaux) et sa mosaïque (75 députés nationaux). 150 députés nationaux sur 500 c'est loin de la majorité parlementaire recherchée.

Ainsi, suite à cette erreur stratégique, les fameux regroupements de l'Union Sacrée de la Nation se sont dotés d'une capacité de nuisance acceptable. Ils peuvent redessiner une nouvelle majorité parlementaire pour causer du tort à leur bienfaiteur étant donné que la reconnaissance est un mot rare dans le langage des politicailleurs congolais.

Qui bloque la sortie du gouvernement Judith Suminwa Tuluka ? C'est l'Union Sacrée de la Nation. Ou les membres de son insatiable Praesidium ?

Sans une majorité parlementaire unie, forte et soudée, le Chef de l'Etat est à la merci de ces « rapaces ». Il est maintenant obligé de procéder à d'indignes calculs d'apothicaire et à des enchères immorales.

Au regard de notre Constitution en vigueur et aux prérogatives présidentielles, la formation du gouvernement de la République revient de plein droit au seul Président de la République assisté de sa Première Ministre. Cette prérogative n'est pas partagée ni avec le Praesidium de cette coquille vide appelée Union Sacrée de la Nation éclatée ni avec les Présidents de ses regroupements politiques.

Ce que nous apprenons est horrible et ahurissant ! On nous parle des individus qui exigeraient tel maroquin ministériel, qui réclameraient telle position sur la liste du gouvernement. Les plus ridicules outrepassent les instructions du Chef de l'Etat comme d'autres proposent les membres de leurs familles respectives. Que devient alors le pouvoir discrétionnaire du Président de la République dans tout cela ?

Le gouvernement étant de la République, personne n'a le droit de faire chanter le Chef de l'Etat ni la Première Ministre. Le Peuple Congolais attend donc son gouvernement. Celui qui doit matérialiser la vision du Président de la République.

Que la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka siffle, enfin, la fin de la mangeoire populaire à la congolaise qui date de la Conférence Nationale Souveraine ! Et là alors ? Le Premier Ministre Etienne Tshisekedi wa Mulumba avait administré une grande leçon avec la publication de son tout premier gouvernement issu de ce grand forum national sans aucune pression extérieure. C'est le bel exemple à suivre.

Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi

Président National de l'UDS

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