Afrique du Sud: Elections générales - Un test grandeur nature pour l'ANC

La commission électorale sud-africaine a célébré 30 ans de démocratie lors de la Journée de la liberté, le 27 avril, quelques semaines avant les élections de 2024.

Les Sud-Africains sont appelés aux urnes, ce 29 mai 2024, dans le cadre des élections générales. Ce sont environ 27,6 millions d'électeurs qui sont attendus, pour renouveler les 400 parlementaires de l'Assemblée nationale ainsi que les élus des parlements locaux.

Un scrutin crucial pour l'Afrique du Sud où le Congrès national africain (ANC) qui dirige le pays depuis une trentaine d'années, est en difficulté. Autrement dit, ces élections générales constituent un test grandeur nature pour cette formation politique en perte de vitesse. En effet, après avoir remporté toutes les élections nationales depuis 1994 avec une majorité écrasante, le parti de feu Nelson Mandela a vu, ces dernières années, son soutien s'effriter progressivement suite à des successions de scandales qui ont érodé sa réputation auprès de ses partisans et sympathisants.

Les élections locales de 2021 ont constitué le plus grand coup de semonce, lorsque l'ANC est passé sous la barre des 50%. Une sanction qui traduit le désespoir des Sud-Africains qui sont confrontés, entre autres, à une économie en difficulté, un taux de chômage galopant qui a atteint le chiffre vertigineux de 59%, la corruption des dirigeants du parti, une hausse des crimes violents et une pauvreté généralisée. Pour ces élections générales, même s'il est fort probable que l'ANC qui reste la principale formation politique du pays l'emporte, les sondages ne lui prévoient pas une majorité écrasante comme ce fut le cas durant ses années fastes.

L'ANC a énormément perdu du terrain au profit de l'opposition

%

En tout cas, les sondages prédisent, à son grand désarroi, une chute spectaculaire qui passerait à moins de 50 à 40%. Ce qui serait assurément un coup dur pour ce parti historique. Or, si l'ANC perd la majorité écrasante, il devra composer avec d'autres formations politiques pour former une coalition. Toute chose qui assurerait à Cyril Ramaphosa, le président sortant, un second et dernier mandat en tant que président de la Nation arc-en-ciel.

Lui-même, faut-il le rappeler, était sous le feu des critiques après qu'il n'a pas été épargné par les scandales. De toute évidence, l'ANC n'est plus la toute puissante formation politique sud-africaine qu'elle était de par le passé, admirée qu'elle était par la grande majorité des Sud-Africains. Et même si certains nostalgiques de la gouvernance vertueuse de son président d'honneur Nelson Mandela, lui sont restés toujours fidèles, rien ne garantit que cette fidélité va perdurer.

En témoignent les résultats des élections de ces dernières années. La réalité aujourd'hui est que le parti a énormément perdu du terrain au profit de l'opposition, avec la perte de grandes villes qui étaient jadis sous son contrôle. A titre d'exemples, aux élections municipales de 2021, dans son bastion de Soweto, le plus grand township de Johannesburg, l'ANC n'a recueilli que 53% des voix contre 71% en 2016 et 87% en 2011.

Même à Pretoria, la capitale où il régnait en maître, il est désormais contesté par l'opposition. Ce revers électoral ne traduit ni plus ni moins qu'un échec politique de l'ANC qui aura déçu plus d'un.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.