Diamniadio — Des experts en droit ont salué la pertinence de l'organisation de la Journée du Dialogue national sur la réforme et la modernisation de la Justice ouverte mardi à Diamniadio par le chef de l'Etat, Bassirou Diomaye Faye.
Venu prendre part aux travaux, l'ancien président de la Commission électorale nationale autonome (CENA), le magistrat à la retraite, Doudou Ndir, s'est dit "heureux" de constater qu'il y a une "mobilisation générale" pour la modernisation de ce secteur.
"Je suis heureux de constater qu'il y a une mobilisation générale au tour de ces thèmes avec véritablement des questions qui nécessitent des réponses appropriées après une analyse approfondie de tous les segments de la vie nationale", a-t-il déclaré.
Le magistrat à la retraite a estimé qu'on "est aujourd'hui en train de revisiter les fondements" de la justice "pour mieux l'améliorer".
M. Ndir, ancien Médiateur de la République, a rappelé le rôle majeur de la justice pour la préservation de la cohésion et l'équilibre de la société. Selon lui, "la vocation de la justice est de faire en sorte qu'il y ait un équilibre social, que la société vive dans des conditions de sérénité, de calme et que la paix règne".
"Il faut que les Sénégalais se retrouvent dans cette justice qui est vraiment le ciment de notre vivre ensemble", a-t-il soutenu.
Pour sa part, l'universitaire et ancienne ministre-conseillère, chargée des Droits humains et de la Paix, Professeur Amsatou Sow Sidibé dit avoir beaucoup apprécié l'organisation de ces assises, dans un contexte marqué, selon elle, par "beaucoup de cas de discrimination et d'atteinte à la dignité des personnes".
"J'apprécie beaucoup et je considère que ça vient à son heure parce qu'on a failli arriver au divorce entre la Justice sénégalaise et les citoyens. Il y a eu beaucoup de cas discrimination et d'atteinte à la dignité des personnes", a-t-elle déclaré.
"Quand je parle d'atteinte à la dignité des personnes, je pense qu'aux conditions d'incarcération et je pense aux décisions de justice qui en matière répressive mettent trop facilement les personnes poursuivies en prison", a t-elle expliqué.
Selon la juriste et ancienne candidate à l'élection présidentielle de 2012, "les mandats de dépôt sont trop faciles", ce qui est "extrêmement dangereux en terme de politique répressive parce que ce n'est pas une politique répressive humanisante".
"La justice doit se rendre compte qu'elle est elle-même un droit humain fondamental et que les personnes sont des humains qui ont des droits qu'il faut sauvegarder", a relevé Mme Sidibé.
Les travaux de la rencontre se poursuivent en commissions, après la cérémonie d'ouverture marquée par la présence de plusieurs responsables d'institutions de la République, de membres du gouvernement et d'élus territoriaux.
Des représentants de missions diplomatiques accréditées au Sénégal, des représentants d'associations et d'organisations de travailleurs, de plusieurs experts et spécialistes, des guides religieux et coutumiers étaient aussi présents dans la salle de conférence du Centre international de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio.