Luanda — Le faible niveau d'inclusion numérique, la faible culture financière et le manque de mise en oeuvre de moyens de cyber-sécurité plus efficaces sont soulignés comme les principaux facteurs qui entravent le développement du service électronique "Mobile Money" en Angola.
Cette réflexion a été faite jeudi, à Luanda, par des experts et opérateurs de ce secteur, lors du Forum sur l'utilisation de la monnaie numérique en Angola, dont les participants ont défendu la nécessité d'intensifier les actions d'éducation financière et de cette plateforme numérique dans le pays.
Mobile Money permet aux utilisateurs d'effectuer diverses transactions, telles que le paiement de biens et de services, les taxes, les virements, la vérification du solde et des mouvements de compte, ainsi que le retrait d'argent à l'aide d'un téléphone portable numérique (smart-phone) et analogique ou d'un agent autorisé.
Pour la présidente du Conseil d'administration d'Afrimoney, Kátia da Conceição, le marché informel angolais est comme l'un des secteurs qui ont encore une mauvaise culture financière.
C'est pourquoi le responsable préconise l'intensification des actions d'éducation financière et numérique dans le secteur informel, afin de réduire la circulation de l'argent physique sur ce marché, un mécanisme qui peut être mis en oeuvre par les fournisseurs, les vendeurs et les clients, expliquant aux citoyens les avantages et les fonctionnalités du portefeuille électronique Mobile Money, par exemple.
Cette initiative, a-t-il ajouté, permet aux agents économiques d'effectuer leurs transactions en toute sécurité, en effectuant des dépôts, des retraits, en payant des taxis, des repas, entre autres dépenses, depuis leur téléphone portable.
Avec cet objectif, Kátia da Conceição a souligné que l'Afrimoney a déjà enregistré 1,8 million d'abonnés, avec 4 500 agents répartis dans quatre provinces du pays, depuis janvier dernier jusqu'à aujourd'hui.
En outre, il a indiqué que l'entreprise développait un programme de formation destiné au marché informel, en mettant l'accent sur les marchands de légumes, les vendeurs ambulants et les petits entrepreneurs, pour sensibiliser et diffuser le service financier numérique.
À son tour, le président du Conseil exécutif d'Unitel Money, Gulami Nabi, a estimé que le niveau d'inclusion financière est d'environ 36%, ce qui signifie que 64% de la population adulte en Angola est exclue, les portefeuilles numériques étant des véhicules cruciaux pour le changement de ce cadre.
Il a également défendu la nécessité d'investir dans l'éducation financière et de renforcer les relations entre tous les agents de ce secteur, pour promouvoir des initiatives durables.
Concernant le volume d'utilisateurs du service sur ses plateformes, il a indiqué que l'Unitel Money compte plus de 1,8 millions de clients enregistrés, avec plus de 35 mille points dans le pays.
D'autre part, Gulami Nabi a souligné l'existence de certaines contraintes qui doivent être surmontées et résolues par le régulateur, pour assurer une plus grande synchronisation entre les opérateurs de Mobile Money en Angola.
À la même occasion, le directeur marketing de Banque Milennium Atlântico, Bruno Pinto, a affirmé qu'il existe déjà plusieurs solutions qui remplacent l'argent physique par de l'argent numérique, mais qu'il est urgent d'investir davantage dans la diffusion des portefeuilles électroniques.
A son tour, le directeur d'E-Kwanza Bai, Nuno Veiga, considère les plateformes financières numériques comme un outil crucial pour l'inclusion financière.
En Angola, le service Mobile Money est disponible via Unitel Money, Afrimoney, E-Kwanza de BAI, E-Kumbu de la Banque Sol, entre autres plateformes.
Le Forum sur l'utilisation de la monnaie numérique a réuni des opérateurs et des experts du domaine, qui ont abordé le thème « Défis et stratégies pour un environnement numérique plus sûr en Angola ».