La 59eme Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement qui a pour thème « La transformation de l'Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l'architecture financière mondiale » s'est ouverte sur une annonce forte du Président de la Banque africaine de Développement (BAD). A la conférence de presse d'ouverture , M. Akinwumi Adesina a indiqué que l'Afrique va piloter l'Agenda pour la transition énergétique.
Pour le président de la BAD, l'Afrique est un continent béni. Nous avons le soleil à volonté, un potentiel énergétique inimaginable et donc notre continent sera un pilier central dans la production d'énergie verte au niveau mondial en exploitant et en exportant tout son potentiel.
L'Afrique doit s'adapter aux changements climatiques
Abordant les changements climatiques, Adesina souligne que le continent souffre énormément de ce phénomène et par conséquent, il doit s'adapter. De ce point de vue indique-t-il, l'Afrique doit s'atteler à construire un système résilient, et pour lui, le futur de l'économie du continent dépendra de la manière dont nous allons construire cette résilience. En effet, dit-il, rien que les pertes annuelles dues aux changements climatiques sont estimées aujourd'hui à 7 milliards de dollars, et si rien n'est fait, elles pourraient atteindre 30 milliards de dollars, autant de ressources importantes en moins pour le développement du continent.
Appel à la réforme de l'architecture financière mondiale
L'Afrique doit faire face à des besoins énormes pour financer son développement, et l'architecture actuelle de la finance mondiale ne lui est pas favorable, malgré les performances remarquables de la BAD. Avec sa notation AAA très robuste, la BAD est aujourd'hui passée à un niveau supérieur, qui lui permet de mobiliser des financements moins onéreux, pour soutenir les projets de développement.
C'est pourquoi, Adesina a appelé lors de ces 59eme assemblées annuelles, à une réflexion profonde sur le rôle que devra jouer le continent muni de toutes ses potentialités. Toutefois indique-t-il, la transformation de l'Afrique et la réforme de l'architecture financière mondiale sont une nécessité. C'est pourquoi dit-il, la BAD y travaille déjà.
Mutualisation des ressources entre institutions
Au demeurant, le patron de la BAD attire néanmoins l'attention sur le fait que les temps ont changé, et qu'aujourd'hui il n'y a aucune institution financière qui peut régler à elle seule le problème du financement.
C'est pourquoi, il a exhorté les institutions multilatérales de développement à travailler ensemble. La BAD l'a compris et c'est pourquoi d'ailleurs lors des dernières assemblées de Bretton Woods, le Président de la Banque Mondiale, Ajay Banga et moi-même, avons a décidé de travailler ensemble en lançant l'initiative visant à connecter 300 millions d'africains à l'électricité d'ici 2030.