Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye a promis aux organisations paysannes de procéder à la révision de la loi d'orientation agro-sylvo-pastorale qui a été élaborée depuis plus de 20 ans. Ce qui permettra une meilleure prise en compte des préoccupations du monde paysan.
Elaborée depuis presque une vingtaine d'années, la révision de la loi d'orientation agro-sylvo-pastorale (LOASP) est devenue aujourd'hui une nécessité pour une meilleure prise en compte des préoccupations du monde paysan. Cette loi a pour objectif principal d'améliorer le cadre et les conditions de vie en milieu rural ainsi que la création d'un environnement propice aux investissements privés en milieu rural.
Un fois révisée, cette loi va permettre de renforcer la protection sociale des personnes exerçant les métiers de l'agriculture. «Les paysannes et paysans ont toujours du mal à accéder aux services sociaux essentiels alors qu'ils ont droit à une protection sociale adaptée. En effet, les paysans et paysannes du Sénégal exerçant les métiers agrosylvopastoraux et halieutiques attendent encore un régime de protection sociale agro-sylvo-pastorale fonctionnel tel que défini par les articles 14 et 15 de la LOASP (non d'exécution du décret 2008-1262) », a fait savoir Yoro Thioye du conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr).
L'organisation par l'Etat de la session du Conseil Supérieur d'Orientation ASP est aussi une priorité pour les organisations professionnelles de l'agriculture.
«Depuis son institution en 2007, le Conseil Supérieur d'Orientation Agro-Sylvo-Pastoral (CSOASP) ne s'est jamais réuni alors qu'il est le principal organe de suivi de la mise en oeuvre de la LOASP et d'orientation des politiques Agro-Sylvo-Pastorales et Halieutiques», a-t-il relevé.
Par ailleurs, il a souligné la nécessité d'améliorer en quantité et en qualité des financements destinés aux exploitations familiales. «Le système de financement agricole et rural reste encore peu efficace et efficient. En moyenne, 73% des crédits sont de court terme ; 23% de moyen terme et seulement 4% de long terme alors que les besoins en investissement sont énormes au sein des exploitations familiales, pour l'installation des jeunes et l'autonomisation des femmes», soutient-il.
La mise en oeuvre d'une stratégie nationale d'insertion/installation des jeunes dans les chaines de valeur agro-sylvo-pastorales et halieutiques est également une attente des organisations paysannes. «L'avenir de l'agriculture au Sénégal dépend de sa relève générationnelle. Malgré l'existence d'une politique nationale de jeunesse, les réponses apportées sont sectorielles et souffrent d'un déficit de cohérence et de synergie ; ce qui justifie la nécessité d'une meilleure gouvernance et portage politique», a indiqué M Thioye.