Louga — Les producteurs d'oignon, dans la région de Louga (nord-ouest), attendent des pouvoirs publics des mesures de régulation du marché pour un meilleur écoulement de leur production dont une partie est en voie de pourrissement, a indiqué leur porte-parole.
S'entretenant avec des journalistes, mercredi, Khadim Diop a lancé un cri d'alarme, en appelant à "une intervention urgente" de l'État pour sauver la production d'oignon menacée de pourrissement faute de pouvoir être écoulée sur le marché.
"La demande des producteurs d'oignon est claire : une action immédiate de régulation du marché pour contrer les pratiques déloyales des grands acteurs de l'agro-business, qui dictent les prix et nuisent aux petits producteurs, pour sauver la production d'oignon menacée de pourrissement faute de pouvoir être écoulée sur le marché", a-t-il déclaré, à l'issue d'une visite au centre de stockage de Potou.
"Après des mois de labeur intense, nous sommes contraints de stocker nos récoltes, faute de trouver des acheteurs sur le marché, alors que cette situation économique précaire se répercute également sur les travailleurs agricoles, dont les salaires dépendent directement de la vente des récoltes", a-t-il dit.
Khadim Diop a expliqué que les producteurs ne peuvent rémunérer leurs ouvriers que s'ils parviennent à écouler leurs produits.
"Chaque année, nous produisons des quantités considérables d'oignon, mais nous sommes confrontés au même problème récurrent : l'absence d'infrastructures adéquates pour le stockage et la commercialisation", a insisté le porte-parole de la plateforme des producteurs d'oignon de Potou.
Il a demandé au nouveau ministre de l'Agriculture, Mabouba Diagne, de se déplacer à Potou et de "se pencher sur la situation critique qui y prévaut parce que depuis un certain temps, des rumeurs circulent selon lesquelles l'offre d'oignon sur le marché ne serait pas suffisante pour répondre à la demande pendant la période de la Tabaski", la grande fête musulmane devant être célébrée en mi-juin prochain.
Il dit réfuter "catégoriquement" ces rumeurs, assurant que "les producteurs sont pleinement capables d'assurer un approvisionnement adéquat du marché jusqu'après le grand magal de Touba", prévu en fin août prochain.
S'agissant des prix de vente actuel de l'oignon, M. Diop considère qu'ils sont "déprimants" et consacrent "une chute drastique" par rapport aux prix habituellement pratiqués.
"Nous vendions nos oignons à un prix bien plus élevé auparavant", affirme le porte-parole de la plateforme des producteurs de Potou, avant d'ajouter : "C'est pourquoi nous avons vraiment besoin d'un soutien et d'un suivi de la part de l'État pour qu'on puisse écouler notre production et trouver une solution durable à cette crise de l'oignon à Potou".
Marie Sow, productrice et membre de la société coopérative de Potou, a déclaré que cette crise "affecte non seulement les producteurs mais également toute la région, mettant en lumière un besoin urgent d'intervention gouvernementale".
"Il est temps que l'État prenne des mesures concrètes pour soutenir les producteurs, construise des installations de stockage modernes et régule le marché afin d'assurer une juste rémunération pour notre travail", a-t-elle plaidé.
Mme Sow, parlant au nom des producteurs de Potou, a lancé "un appel pressant aux autorités", en leur demandant d'entreprendre "une action immédiate pour sauver leur production et garantir [la] survie économique" du secteur.