Ile Maurice: Sans-abri, légumes et animaux errants à la merci de l'hiver

Depuis le 13 mai, Maurice est officiellement entrée en hiver. Cette saison s'annonce particulièrement rude cette année en raison des anticyclones. Beaucoup se demandent comment les sans-abri, les animaux, et même les légumes vont s'adapter à ces conditions difficiles. Tour d'horizon.

Les planteurs souhaitent offrir de bons légumes, surtout ceux qui se marient bien dans une soupe réconfortante par ce froid. Cependant, il faudra s'attendre à une récolte difficile, affirme Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association (SPA). *«La situation est délicate pour les fruits, notamment les litchis dont la floraison est prévue dans les prochains mois. Mais avec ce froid venteux, les arbres risquent de perdre beaucoup de bourgeons.» Ce ne sont pas les seuls à souffrir du froid. «Les fruits filants comme les melons risquent également de manquer de pollinisateurs. En conséquence, ils ne se développeront pas comme nous l'espérons.»

Contrairement aux années précédentes, les prix des légumes ne seront pas à la baisse cet hiver.

Les légumes ne seront pas épargnés non plus. «La récolte de tomates, de piments et d'aubergines sera difficile.» Ce n'est pas uniquement en raison des conditions climatiques, mais aussi d'autres problèmes, explique le secrétaire de la SPA. En effet, la superficie de plantation a diminué. «De plus, il y a un manque de main-d'oeuvre et des problèmes de sécurité. En combinant tous ces facteurs, il est peu probable que nous atteignions une baisse de 30 à 40 % comme nous l'espérions.» Il souligne également la nécessité de réguler les prix des produits car certains vendeurs semblent augmenter constamment les leurs. «Il serait nécessaire que des experts mettent en place un système de contrôle des prix pour éviter que les planteurs ne perdent gros en vendant à des prix dérisoires.» En tout cas, cet hiver et ce vent persistant compliquent la situation.

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Les animaux sont aussi victimes de ce froid de loup...

C'est également le même ressenti du côté de Vanisha Mohur, connue de tous sous le nom de Pretty Saachi. La responsable de Rescuer of Animals in Distress soutient que, comme les humains, les animaux ressentent les effets du temps changeant. «Sans oublier cette pluie qui tombe de temps en temps. Au sein de notre groupe, je reçois de nombreux appels signalant des chiens en détresse à la recherche d'un foyer. Malheureusement, je ne peux pas tous les accueillir dans notre refuge.» C'est pourquoi elle lance un appel à l'aide. «Je vous demande de ne pas repousser un chien cherchant à s'abriter sous une boutique ou dans un couloir, même s'il se trouve devant votre porte. Ils sont trempés et cherchent un abri. Par humanité, ne les blessez pas, laissez-les tranquilles.»

Elle fait également appel à ceux qui possèdent des couvertures ou des plaids qu'ils n'utilisent plus, de les donner à son ONG. «Nous les utilisons dans le refuge pour les chiots afin qu'ils aient moins froid. Je remercie déjà ceux qui ont fait des dons.» Une autre priorité en cet hiver est la nourriture. «Grâce à nos sponsors, nous obtenons des denrées, mais il manque du riz. Nous devons ensuite payer ceux qui nous aident à acheter la nourriture, et nous demandons à ceux qui le peuvent de nous soutenir financièrement par un don.» Comme les humains, les animaux sont souvent affamés pendant l'hiver. «Ils attendent le soir pour chercher de la nourriture, car ils sentent que certaines personnes n'aiment pas trop les voir. Si des gens veulent faire des dons de riz, de conserves, de croquettes ou de carcasses, nous acceptons tout ce qui est comestible pour les chiens et les chats.»

Les sans-abri, nombreux dans la capitale, pourront compter sur l'équipe d'Umair Milatre pendant cet hiver.

Il est souvent un véritable défi de rester en mode «on» pendant 365 jours pour offrir nourriture et chaleur humaine aux sans-abri. Mais c'est le quotidien d'Umair Milatre. Ce jeune homme, aidé de toute son équipe, s'organise pour préparer au moins une centaine de repas par jour. «Nous aidons les sans domicile fixe qui se trouvent souvent à Port-Louis.» De nos jours, d'autres groupes tentent également d'aider ces personnes, car beaucoup ont compris l'importance de faire preuve d'empathie envers son prochain. «De notre côté, ces SDF viennent souvent nous demander des couvertures, surtout depuis que l'hiver est bien installé. Ils demandent des cartons car les couvertures sont souvent disputées entre eux. Parfois, des personnes viennent déposer des vêtements, que nous leur distribuons.» Avec le froid qui s'est intensifié ces derniers jours, certains SDF demandent à l'équipe d'Umair Milatre de leur offrir deux repas au lieu d'un. «Et nous ne pouvons pas le leur refuser.»

Il reconnaît que le nombre de personnes recherchant le soutien de son groupe ne cesse d'augmenter au fil des jours. «Chaque jour, entre 60 et 70 personnes se retrouvent devant ma porte. Certains sont des toxicomanes ou des jeunes que leurs parents ont mis à la porte. Nous offrons notre temps et nos services à tous, sans exception.» Cependant, il admet que le nombre de jeunes sans-abri ne cesse de croître. «Ce sont souvent de jeunes drogués. Plusieurs trouvent refuge à la foire Decaen, près de l'ancien poste de police de Trou- Fanfaron. Ces jeunes viennent de toute l'île et préfèrent rester dans la capitale car la drogue y est facilement accessible.» L'un de ces bénéficiaires, Emmanuel, ne peut que remercier Umair Milatre pour son aide quotidienne. «Je suis un habitant de Roche-Bois et je viens chez Umair Milatre car je suis sûr d'y trouver de quoi manger et boire. Il me donne même des draps pour me réchauffer avec ce froid. J'habite le plus souvent sous le pont.» Quoi qu'il en soit, tant qu'il le pourra, Umair continuera à aider ces personnes.

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