Les usagers du transport ont constaté, ces derniers jours, une intensification des opérations de contrôle à bord des bus et des métros. L'initiative est fort louable même si elle a tardé un peu trop.
Les responsables nous répètent, à l'envi, que les pertes dues à la fraude leur coûtent environ 20 milliards de nos millimes. Ces campagnes sont, donc, nécessaires pour contrecarrer ce fléau et améliorer les recettes. Celles-ci seraient de l'ordre de 100 millions de millimes/jour. Ce qui est insignifiant pour une entreprise de la taille de la Transtu.
Avec fermeté et détermination
Toutefois, il y a quelques remarques à faire. Les agents chargés de tâche ne se sentent pas à l'aise dans leur rôle. Ils procèdent avec trop de prudence et de timidité. Ils n'affichent pas cette détermination et cette autorité légitime que leur confère cette mission. Dans les rames du Tgm, le contrôleur demande avec la plus grande pusillanimité aux passagers leurs titres de transport. Il n'a, apparemment, aucun moyen de dissuasion à sa disposition.
Pourtant, il doit être investi, comme il se doit, des pouvoirs légaux. Ce qui n'est pas le cas. Or, il nous paraît important de rappeler qu'un agent contrôleur est mandaté pour faire respecter les règlements en vigueur. C'est ce qui lui permet d'accomplir sa mission sans crainte, mais avec conviction.
Il est bon de rappeler que dans de nombreux pays, les contrôleurs ne se bornent pas à conseiller, gentiment, aux clients de payer leurs tickets. Des P.V, sont immédiatement dressés, accompagnés de lourdes sanctions. Cela se faisait chez nous il y a quelques années.
Aujourd'hui, on ne cherche plus à appliquer les normes. On se contente de composer avec la réalité du terrain tout en cherchant à éviter les frictions ou les éventuelles confrontations avec les clients récalcitrants. Ce qui, faut-il l'avouer, est un signe de faiblesse.
Le même employé remplit les deux rôles
Néanmoins, ces opérations se poursuivent tant bien que mal et, comme on dit, avec les moyens du bord. Dans les bus ou les métros, le travail est peut-être plus complexe et plus compliqué du fait que les bus sont, toujours, bondés. Il est difficile de monter à bord et procéder au contrôle.
C'est pourquoi cette opération se fait au sol avant que les clients n'embarquent. Il y a, aussi, ces petits guichets qui font office de vente de tickets au sol et de contrôle répartis tout le long du parcours des bus. Le même employé remplit les deux rôles.
Il en est de même pour les métros. Les agents sont postés dans les stations les plus fréquentées ou dans les terminus. Les passagers peuvent emprunter le moyen de transport à condition de montrer leurs billets. Or, ce titre de transport peut correspondre à la vraie destination ou non. Pas moyen de s'en assurer.
Uniforme exigé
L'important pour les agents contrôleurs c'est que le client montre son ticket. Pour les habitués des moyens de transport public, les équipes chargées de vérifier la situation des passagers à la descente des métros semble un lointain souvenir. Pourtant, ces campagnes méthodiques étaient nécessaires.
Épaulés par des agents de police, ces agents accomplissaient bien leur travail. On demandait les cartes d'identité des personnes prises en flagrant délit et on procédait aux formalités exigées. Toutefois, ces campagnes étaient sporadiques et, dès qu'il y a un relâchement, les choses redeviennent comme elles l'étaient auparavant. C'est pourquoi il y aurait grand intérêt à ce que ces opérations se déroulent avec une fréquence soutenue et selon un programme clair. Il n'y aurait aucun mal à ce que les employés en charge du contrôle revêtent l'uniforme que portaient, auparavant, les contrôleurs et, même, tous les agents de l'ex-Snt. Cela leur confère plus de visibilité et de respectabilité. Sans oublier l'impact dissuasif.