Diamdiadio — La journée nationale de nettoiement prévue ce samedi vise à impliquer les citoyens sénégalais dans la mise en oeuvre des politiques de l'Etat afin d'impulser une plus grande appropriation des actions gouvernementales, a déclaré, jeudi, le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye.
"Nous voulons venir avec une approche nouvelle qui consiste à centrer l'action sur les citoyens, sur les populations en les amenant à comprendre leur rôle et leurs responsabilités. C'est à cela que le Président de la République les appelle à travers cette journée de samedi pour un investissement humain à dimension nationale", a-t-il déclaré lors de l'entretien accordé à l'APS en prélude de cette journée.
"Vous savez que l'Etat a mis beaucoup d'argent dans la préservation de nos espaces de vies, dans la lutte contre les inondations, mais si vous regardez en arrière, vous verrez que les résultats sont mitigés. Nous n'avons pas atteint tous les résultats escomptés, puisque l'approche a été souvent focalisée sur l'infrastructure et sur le financement", a-t-il expliqué.
Il a rappelé que des milliards ont été investis dans la lutte contre les inondations sans arriver aux résultats attendus faute d'une appropriation populaire et communautaire des politiques de l'Etat.
"Rien que sur le PROGEP [Projet de gestion des eaux pluviales et d'adaptation aux changements climatiques] dans la banlieue de Dakar, plus de 717 milliards francs CFA ont été investis dans le Plan décennal de lutte contre les inondations. Pourquoi il n'y pas eu autant de résultats qu'on le souhaiterait ? Parce que de notre point de vue et c'est ça notre diagnostic, il n'y pas eu suffisamment une appropriation populaire et communautaire. Les Sénégalais ne se sont pas globalement sentis concernés, puisqu'on a mis l'accent sur l'infrastructure plus que sur l'humain", a-t-il analysé.
"Or, si on veut faire le bonheur des gens sans les impliquer dans le processus de construction de solutions à leurs problèmes et pire lorsque qu'on le fait à leur insu, quelquefois on n'a pas tous les résultats qu'on veut. Et c'est pour cette raison que les comportements n'ont pas changé. On peut mettre la canalisation, on peut mettre un dispositif, mais lorsque les populations ne sont pas sensibilisées, on reprend les mêmes choses et on reproduit les mêmes comportements déviants", a-t-il relevé.