Canal 3 Niger, qui comprend une radio et une télé, traverse une zone de turbulences. Plus d'une trentaine de salariés de ce groupe de médias privé ont été licenciés mardi. Les salariés, qui réclament plusieurs mois d'arriérés de salaires, ont été mis à la porte après un mouvement de grève de 72 heures. La direction met en avant les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les médias nigériens.
C'est un véritable bras de fer qui oppose Canal 3 Niger à une trentaine de ses employés. Journalistes, animateurs et techniciens ont observé une grève de 72h pour réclamer plusieurs mois de salaires impayés. Selon eux, plus d'un an et demi de salaire sont concernés.
Mais un huissier est venu leur notifier leur licenciement, dans certains cas pour abandon de poste. « Nous avions introduit un préavis auprès de la direction générale vu que la situation est intenable pour réclamer le paiement de deux mois d'arriérés. Nous sommes avec un avocat et nous sommes en train de nous lancer dans une procédure judiciaire », a indiqué Malan Djibo Oumarou, l'un des porte-paroles des salariés licenciés.
« L'environnement économique et financier est devenu plus austère »
La direction de Canal 3 Niger met en avant les difficultés économiques qui touchent les médias du pays pour justifier la situation. « La crise du Covid-19 est passé entre temps. L'environnement économique et financier est devenu un peu plus austère aussi », selon Seyni Amadou, rédacteur en chef et directeur de la télévision Canal 3 Niger. Et d'ajouter : « Entre temps aussi, les charges ont augmenté, notamment les coupures intempestives de la compagnie d'électricité. Depuis un peu plus de 10 mois, beaucoup de partenaires privilégiés en termes de couverture médiatique nous ont quitté. Malheureusement, c'est un cas général ».
Pour l'heure, ne restent plus à Canal 3 que la direction, un agent et des stagiaires. Seyni Amadou affirme que des médiations sont en cours, pour trouver une solution.
Le ministre de la Communication, des Postes et de l'Économie numérique et la ministre de la Fonction publique, du Travail et de l'Emploi « ont initié une démarche pour la conciliation des deux parties en vue de parvenir à une solution négociée ». Des discussions séparées ont eu lieu cette semaine avec le directeur général de Canal 3 Niger et avec les délégués des agents. Dans un communiqué, les deux ministres disent veiller « au respect de la réglementation en vigueur ».