« C'est plus un remaniement qu'un nouveau gouvernement » : le porte-parole du parti d'opposition Ensemble critique la composition de la nouvelle équipe gouvernementale annoncée le 29 mai 2024 par les autorités de République démocratique du Congo (RDC), après deux mois d'attente. « Madame la Première ministre avait dit qu'elle voulait une équipe resserrée alors qu'elle a quasiment le même nombre de ministres que l'ancien gouvernement », poursuit Hervé Diakiese.
Après deux mois d'attente, la République démocratique du Congo (RDC) a un nouveau gouvernement autour de la Première ministre Judith Suminwa. Ce nouvel exécutif comprend 54 membres contre 57 dans le précédent, avec un resserrement notable du gouvernement autour des proches de Félix Tshisekedi.
Deux poids lourds de l'ancienne équipe n'ont pas été reconduits : Nicolas Kazadi aux Finances et Peter Kazadi à l'Intérieur.
Si Jean-Pierre Bemba reste au gouvernement, il quitte la Défense pour les Transports. À noter aussi, l'arrivée de Constant Mutamba, ancien candidat à la présidentielle, qui devient garde des Sceaux.
« Nous nous retrouvons avec quasiment la moitié des anciens ministres reconduits »
Une nouvelle équipe qui ne convainc pas vraiment l'opposition, notamment Hervé Diakiese, porte-parole du parti de Moïse Katumbi, Ensemble. « C'est une montagne qui a accouché d'une souris, après qu'il y ait eu une longue mission d'un informateur, d'un formateur, estime-t-il au micro de Paulina Zidi. Madame la Première ministre avait dit qu'elle voulait une équipe resserrée alors qu'elle a quasiment le même nombre de ministres que l'ancien gouvernement. Elle voulait une équipe de technocrates et un peu moins de têtes d'affiche de l'ancien gouvernement. Or, nous nous retrouvons avec quasiment la moitié des anciens ministres reconduits. C'est plus un remaniement qu'un nouveau gouvernement ».
Hervé Diakiese lance : « Nous, le seul message que nous pouvons adresser à ce régime, à ce gouvernement, c'est de regarder la misère de notre population qui est à l'extrême, de regarder nos déportés dans la situation de l'est du pays qui sont sans secours, sans aide de l'État, de regarder la situation de la misère de notre armée. Au point qu'aujourd'hui, nous assistons même à des tentatives de renversement du régime en pleine capitale. La patience du peuple congolais est à bout et nous n'allons pas continuer à assister passivement à la descente aux enfers de notre pays. Nous allons réveiller ce sursaut populaire très bientôt. »