Luanda — L'Angola fait preuve de fermeté dans la lutte contre la délinquance économique et financière, à travers des politiques concrètes et des consultations avec ses voisins et partenaires internationaux, a reconnu jeudi à Luanda le gestionnaire de projets de l'Union européenne (UE) en Angola, Paulo Leitão.
La source, qui intervenait lors de la conférence sur "Prévention du blanchiment d'argent en Angola et impact sur le développement national", a indiqué que le pays a réalisé des progrès significatifs en matière de lutte contre la criminalité financière, en mettant l'accent sur la création d'une législation spécifique et l'émergence de nouveaux services spécialisés pour lutter contre la corruption et récupérer les actifs de l'État.
Grâce au travail réalisé par le Gouvernement angolais ces dernières années, a-t-il poursuivi, l'Angola a gagné 42 places dans le classement de perception de la corruption, passant de la 163ème place en 2015 à la 121ème place en 2023, sur un total de 180 pays.
Il a souligné l'attribution par le Bureau du Procureur général de la République (PGR) du prix international décerné à Port Louis, à Maurice, par le Réseau inter-agences de recouvrement d'avoirs d'Afrique australe (ARINSA), comme un autre exemple des progrès réalisés par l'Angola.
Selon Paulo Leitão, pour obtenir ces résultats, la coopération du Gouvernement avec l'UE dans le domaine de la Justice et de l'Etat de droit a été fondamentale, démontrant ainsi la vitalité de ce partenariat stratégique.
En outre, a-t-il ajouté, l'UE s'engage à joindre ses efforts à ceux des autorités angolaises pour concevoir conjointement un cadre d'initiatives, en vue de renforcer la coopération coordonnée et durable.
"L'Union européenne a convergé avec le gouvernement de l'Angola sur la nécessité de renforcer le système judiciaire, en particulier, de renforcer l'État de droit et, par conséquent, de renforcer les capacités des institutions qui traitent directement des questions connexes", a-t-il ajouté.
Il considère la criminalité économique et financière comme des mouvements financiers illicites, caractérisés fondamentalement par la corruption et le blanchiment d'argent.
D'autre part, le responsable a signalé que l'UE reconnaît les défis que posent encore ces phénomènes à dimension mondiale, ce qui a nécessité un travail intense pour les prévenir et les combattre, à l'intérieur de ses États membres et au niveau de la coopération internationale.
Pour sa part, la coordonnatrice résidente des Nations Unies (ONU) en Angola, Zahira Virani, a rappelé que le blanchiment d'argent est une pratique criminelle qui a de graves conséquences pour la stabilité économique et sociale d'un pays.
Elle a ajouté que ce phénomène porte atteinte à l'intégrité du système financier et entrave les progrès en matière de développement durable, en plus de retirer des fonds qui devraient être canalisés vers des secteurs clés, tels que l'éducation et la santé.
Pour éviter de tels dommages, la responsable a souligné que la mise en oeuvre de mesures anti-blanchiment d'argent est un facteur crucial pour garantir l'intégrité et la transparence des systèmes financiers.
Selon Zahira Virani, une prévention efficace permet de détecter et de dissuader les activités financières illicites, évitant ainsi que les institutions ne soient utilisées à des fins criminelles.
En outre, a-t-elle renforcé, les systèmes robustes contribuent à créer un environnement économique stable et sûr, qui attirera et renforcera les investissements légaux et durables, ainsi que favorisera la stabilité et la croissance économique.
La conférence sur la prévention du blanchiment d'argent en Angola et son impact sur le développement national a été co-organisée par l'Agence des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l'Université indépendante d'Angola (UNIA).
Encadré dans les célébrations du 20ème anniversaire de l'UNIA, le colloque a abordé des thèmes liés aux "Risques auxquels sont soumis les marchés de capitaux angolais et les systèmes nationaux de détention des transactions suspectes", "aux nouvelles règles anti-blanchiment et la prévention de la délinquance financière" en Angola » et « aux vulnérabilités du blanchiment d'argent et les coûts en termes d'évasion fiscale avec un impact sur le développement de l'Angola ».