La cérémonie de remise de chevalier de l'ordre national du mérite au chef Lalaina Ravelomanana s'est tenue hier à Ivandry, à la Résidence de France. Sobre, copieux et mérité.
« Organisation et discipline » décrivent Lalaina Ravelomanana, Chef Lalaina pour le commun, hier lors de la remise de sa décoration de chevalier de l'ordre national du mérite, à la résidence de France Ivandry. Des mains de l'ambassadeur Arnaud Guillois, lequel n'a pas tari d'éloge lors de son discours. Devant des proches, des amis et la famille du maître des fourneaux, il a évoqué d'abord un homme « humble », un « fils de couturière » et de « gendarme », mais surtout un « ami ». Lors de son tour de parole, le chef Lalaina a remercié ceux ou celles qui ont été là pour l'aider à forger son parcours.
C'est une étoile qui récompense avant tout « mon parcours », évoque-t-il d'ailleurs d'une voix presque roucoulante, et quelques gestes qui trahissent son émotion. Mais avant tout cela, à l'origine de ce rêve réalisé, il y a sa mère Juliette Rasolofonihanta. Les premières leçons, chef Lalaina les a reçues d'elles. Dans la cuisine familiale de leur maison à Ivato. « C'est vrai que le métier de cuisinier est mal vu, sous-estimé mais il avait un talent, une facilité à comprendre et à partager », rappelle sa mère. Son parcours scolaire pouvait pourtant ouvrir à Lalaina Ravalomanana plusieurs portes. Toujours dans les trois, cinq premiers à l'école, il a un père probablement strict et droit dans ses bottes.
Il est facile de supposer de qui il tient cette humilité. Il est inutile de revenir sur le parcours du chef, cette étoile décernée par la République française suffit à tout résumer. La France, qui est un des plus grands pays de la gastronomie mondiale, « pilier de notre culture », souligne Arnaud Guillois. Même lors de la remise de la médaille, Juliette Rasolofonihanta se faisait digne et sobre. La femme et les enfants de chef Lalaina usaient de pondération. Une humilité familiale, presque une marque de fabrique. Le chef Lalaina n'a pas manqué de remercier leur sacrifice et leur compréhension pour les semaines d'absence. Tout simplement, un Malgache à la fois contemporain et du terroir.