Ile Maurice: Une mineure brutalisée lors d'une opération de la cellule d'intelligence de la SSU

Une autre opération policière musclée qui suscite la controverse. Une mineure de 16 ans aurait été rouée de coups lors d'une descente policière brutale en fin d'après-midi, le mercredi 29 mai, à Pamplemousses. Des éléments de la cellule d'intelligence de la Special Supporting Unit (SSU) ont investi deux maisons à la suite d'informations que deux familles s'adonneraient au trafic de drogue. La maison de l'une d'elles a été d'abord perquisitionnée et les agents se sont ensuite rendus dans l'autre maison, où la situation s'est corsée. Un homme d'une trentaine d'années et sa fille de 16 ans accusent la police de brutalité alors que les agents ont, eux, consigné une plainte pour rébellion contre les deux.

Malgré les dispositifs déployés et la «violence» de l'intervention, l'opération n'a débouché sur aucune saisie de drogue. Le père et l'adolescente ont été interpellés et embarqués aux Casernes centrales. Le trentenaire a été placé en détention et a comparu en cour de Pamplemousses dans la journée d'hier pour rébellion. Il a été reconduit en cellule. La mineure a été relâchée sur parole après son audition.

Selon la police, pendant la perquisition, l'adolescente est devenue irritée et a jeté plusieurs assiettes en porcelaine sur le solde la cuisine, qui se sont brisées et éparpillées. Elle aurait utilisé des mots grossiers à l'adresse des policiers. Une policière l'aurait réprimandée pour son comportement et lui a demandé de se calmer. Mais l'adolescente est devenue plus agressive et aurait déclaré : «Pa tous mo papa sinon zot pou gagn *** bann *** gard.» Elle aurait donné plusieurs coups de pied à la policière qui a paré les coups et s'est blessée à la main gauche. Avec une grande difficulté, la mineure a été immobilisée, tandis que son père est devenu violent et s'est battu avec les policiers, les empêchant de continuer la perquisition. Un individu a lancé des pierres sur un véhicule de la police qui a été endommagé.

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Cependant, les proches de la jeune fille avancent que cette dernière a voulu défendre son père lorsqu'elle a vu des agents brutaliser celui-ci. Elle se serait interposée pour les empêcher de frapper son père. Des agents auraient alors brutalisé la mineure. «Enn polisie inn blok li, bann lezot lapolis-la inn bat li kout pwin. Li ena mark kot so lizie. Apre zot inn met menot ar li san inform so mama kot pe amenn li», relatent ses proches. L'adolescente s'est rendue hier à l'hôpital sir Seewoosagur Ramgoolam National, à Pamplemousses, pour des soins. Ses proches comptent se rendre à l'Independent Police Complaints Commission (IPCC) pour porter plainte.

Sollicité sur cette affaire, un haut gradé avance que tout citoyen qui estime qu'il y a eu abus ou mauvais comportement de la police a le droit de se tourner vers l'IPCC, qui mènera une enquête.

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