Sénégal: Raréfaction des ressources fossiles et nécessité de garantir un accès équitable à l'énergie - Les femmes et les jeunes marginalisés

La raréfaction des ressources fossiles et la nécessité de garantir un accès équitable à l'énergie pour tous sont, entre autres, les défis auxquels la 3ème Conférence économique internationale de Dakar (CEID), va tenter d'apporter des réponses adéquates. Une rencontre d'échange qui se tient les 30 et 31 mai 2024 au Centre de Conférence de l'UCAD II, de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.

Face aux nombreux problèmes des ressources énergétiques qui se posent avec acuité en Afrique dont la raréfaction des ressources fossiles et la nécessité de garantir un accès équitable à l'énergie pour tous, entre autres, les défis sont énormes pour le continent. Et c'est sur ces défis que les participants à la 3ème Conférence économique internationale de Dakar (CEID), vont se pencher pour tenter d'apporter des réponses adéquates.

Car le continent est toujours à la traine. La rencontre qui a démarré hier, jeudi 30 mai 2024 et ce pour deux jours, au Centre de Conférence de l'UCAD II de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, est organisée en collaboration avec l'Université Mohammed VI Polytechnique du Maroc. Elle a pour thème central : «Transition énergétique et égalité des genres : catalyser le changement en Afrique par des politiques de développement inclusives».

Et si l'on n'y prend garde, les Africains ne pourront pas bénéficier des opportunités de développement, malgré les énormes potentiels dont regorgent nos pays. Peu de ménages bénéficient de l'électricité. Et le constat dressé par la Banque mondiale dans son étude n'est pas reluisant, a révélé Pr Aziz Ajbilou, représentant du Doyen de la Faculté de Gouvernance, Sciences Économiques et Sociales (FGSES) de l'Université Mohamed VI Polytechnique, au Maroc.

Pis, selon un rapport de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), publié en juin 2023, en Afrique subsaharienne, 567 millions de personnes n'avaient pas accès à l'électricité en 2021 ; ce qui représente plus de 80% de la population mondiale n'ayant pas accès à l'électricité.

Plus grave, ce sont les femmes qui sont les victimes de cette iniquité dans l'accès à l'électricité. Alors qu'elles peuvent tirer des avantages considérables de l'électrification si les programmes et les solutions sont spécifiquement conçus pour répondre à leurs besoins et à leurs priorités. «Les femmes et les jeunes sont plus affectés par le manque d'accès à l'électricité.

C'est pourquoi, il faut les impliquer dans l'innovation énergétique. Renforcer les connaissances dans ce domaine en combinant recherche-formation, pour relever les défis de la transition énergétique. Une thématique multidimensionnelle qui nous interpelle tous. Les investissements énergétiques sont très lourds. Le solaire est une solution pour répondre aux besoins des populations», soutient-il.

«L'AFRIQUE PEUT COMPTER SUR SA JEUNESSE ET SES CHERCHEURS POUR TROUVER DES SOLUTIONS ...»

La transition énergétique est un processus visant à transformer les systèmes énergétiques traditionnels vers des alternatives plus durables et respectueuses de l'environnement. Le Pr Amadou Ali Mbaye, Recteur de l'UCAD, a déclaré que «le développement de l'Europe a été favorisé par les ressources énergétiques. La transition énergétique est nécessaire pour améliorer la santé des femmes.

Car celles qui sont en milieu rural payent un lourd tribut, compte tenu de leurs activités. En milieu urbain, on ne dispose pas de statistiques fiables pour déterminer celles qui sont en situation de demandeurs d'emploi», a-t-il dit. Et d'ajouter que «la découverte des énergies renouvelables dans notre pays nous impose les changements de paradigmes. Cela passera par la valorisation des travaux scientifiques, identifier les défis auxquels l'Afrique est confrontée. En outre, repenser le modèle de production des énergies renouvelables mais aussi de leur distribution».

Pour le ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et l'Innovation (MESRI), le Dr Abdourahmane Diouf, la 3ème édition de la CEID souligne que le conclave de Dakar aborde une question fondamentale, celle de la transition énergétique, qui «est encore plus importante pour l'Afrique en raison de plusieurs défis dont l'accès limité à l'électricité dans plusieurs régions et la dépendance aux énergies fossiles.

Néanmoins, ces défis offrent également des opportunités pour repenser les stratégies de développement, en général, et en Afrique, en particulier, de manière durable et innovante afin de garantir un accès plus équitable aux opportunités économiques» a-t-il indiqué, saluant l'intégration de la dimension de l'égalité des genres pour la promotion de politiques de développement plus inclusives.

Pour le ministre, la conférence économique organisée par l'UCAD et ses partenaires, «cherche à promouvoir le transfert des savoirs et l'élaboration de politiques éclairées par des données probantes... Cette rencontre internationale encourage ainsi la relève scientifique en accordant une priorité à la participation des jeunes chercheurs, les doctorants en particulier. Ces derniers peuvent consolider leurs connaissances dans leurs domaines de recherche et établir des collaborations aux niveaux national et international.

L'Afrique peut ainsi compter sur sa jeunesse et ses chercheurs pour trouver des solutions adéquates à ses problèmes socio-économiques en développant des espaces d'échanges et de renforcement des capacités entre les mondes académiques et professionnels. Le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'innovation que j'ai l'honneur de diriger, va fortement appuyer cette dynamique», a-t-il relevé, rappelant l'importance de la recherche et de l'innovation, motrices de la croissance économique.

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