Madagascar: Gestion CIAD - Une épée de damoclès sur les têtes des députés sortants non réélus

Les élections législatives du 29 mai dernier ne feront pas que des heureux. Plusieurs députés sortants, autrefois bien ancrés dans leurs fiefs respectifs, se trouvent en mauvaise posture, menaçant de perdre leur siège à Tsimbazaza et leur immunité.

Les premiers résultats de la commission électorale (CENI) révèlent des tendances défavorables pour certaines figures politiques. Parmi eux, Raharimampionona et Massy Goulamaly peinent à s'imposer dans leurs circonscriptions d'Ikalamavony et Tsihombe respectivement. Plus inquiétant encore pour Eleonore Johasy, qui voit sa victoire s'éloigner à Vagaindrano, où l'indépendant Sylvestre Mahavitara creuse un écart substantiel.

Défaite

À Fenerive-Est, Mohamad Ahmad perd du terrain comme le cas de Brunelle Razafitsiandraofa à Ikongo, tandis que Paul Bert Rahasimanana, connu sous le nom de Rossy, semble également sur le point de perdre son siège. Dans le district d'Arivonimamo, traditionnellement un bastion du Tiako i Madagasikara (TIM), Rodin Rakotomanjato, candidat du Firaisankina, est devancé par Antoine Rajerison, un ingénieur agronome. Les dissidents du parti de Marc Ravalomanana, Emilien Ramboasalama, Alain Ratsimbazafy et Gerry Randriambolaina, sont eux aussi en passe de subir une défaite électorale.

Frondeurs

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Ils ont mis en jeu leur carrière politique dans le cadre de ces élections législatives mais ils sont tous en train de perdre. Les résultats partiels pointent vers une possible décadence de ces députés, dont la plupart sont des frondeurs, connus pour leur opposition déterminée au régime en place. Cette perspective a suscité des réactions enthousiastes parmi les partisans du gouvernement, exprimées largement sur les réseaux sociaux. Les députés en difficulté ne risquent pas seulement de perdre leur siège, mais également leur immunité parlementaire, ouvrant ainsi la voie à des attaques potentielles de leurs détracteurs.

Opacité

La gestion des fonds CIAD (Crédit d'Investissement destiné à l'appui au développement), un budget de plus de 200 millions d'ariary annuel alloué à chaque district pour des projets locaux, où les députés disposent des prérogatives liées au programme d'emploi de ce fonds, figure en premier lieu un sujet qui risque d'être mis sur le tapis au lendemain de ces législatives. L'opacité entourant l'utilisation de ces fonds a alimenté les critiques depuis sa création. Mais pour certains, la gestion du CIAD est une épée de Damoclès sur leurs têtes. Une chose est sure, la transparence fait souvent défaut, alimentant les soupçons de mauvaise gestion de ce fonds.

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