La cérémonie d'inhumation de l'ancien président ivoirien Henri Konan Bédié se tient samedi 1er juin, dans son village à Pepressou, près de Daoukro dans le centre-est de la Côte d'Ivoire. Alors que les habitants s'apprêtent à faire leurs adieux au Sphinx de Daoukro, les coutumes issues d'une lignée de chef traditionnels « Baoulé » prennent toute leur place pendant les préparations aux obsèques. Car Henri Konan Bédié était aussi considéré comme un chef traditionnel.
Au rythme des battements des tam-tam, plusieurs femmes du village de Pepressou chantent et esquissent des pas de danse. Une façon pour elles de noyer la tristesse qui envahit la localité depuis le décès, il y a 10 mois, de son fils le plus illustre, Henri Konan Bédié. Le N'dolé, c'est le nom à cette danse, effectuée notamment après le décès d'un chef.
« Moi-même, mon époux est chef, je connais ce qu'est la tradition, explique Akoma Apoline, venue d'Abidjan pour prendre part à cette cérémonie. Au Sud, nous aussi on fait cela, j'ai vu la dame qui était en train de danser et je suis aussi venue me mettre auprès d'elle, pour la soutenir et pleurer avec ces femmes-là. Parce que Bédié a aussi oeuvré pour moi, il m'a aidé et je suis devenue comme sa fille. »
L'ancien président ivoirien Henri Konan Bédié était aussi un chef traditionnel. Durant ses obsèques, le jeu d'alliances était de mise, comme le témoigne le responsable de la commission coutume et tradition. : « On a traversé d'Abidjan à Daoukro, c'est permis de bloquer le corps du président Henri Konan Bédié, explique Akoto Olivier. Parce que pour eux, c'est le corps, cela fait partie des coutumes. Nous étions obligés, par le plaidoyer symbolique, de demander pardon pour que le corps puisse passer. »
En attendant l'inhumation de Henri Konan Bédié, le samedi matin dans la stricte intimité familiale, le village de Pepressou a continué de pleurer son fils lors d'une veillée religieuse et traditionnelle à la place publique.
Même en occupant des hautes fonctions, Henri Konan Bédié a toujours entretenu des liens particuliers avec son village. Plusieurs infrastructures de cette localité sont à son actif, dont la chapelle, ainsi qu'une centaine de logements sociaux. À croire le chef du village Nana Brou Benoît, les habitants de Pepressou n'oublieront pas Henri Konan Bédié.
00:54 « C'est lui qui a fait moderniser le village et il fréquentait le village à chaque fois », se rappelle le chef du village Nana Brou Benoît à propos d'Henri Konan Bédié