Face à la recrudescence des attaques dans le golfe d'Aden, l'UE demande au Kenya de juger les pirates attrapés dans ces eaux internationales. L'accord pourrait être donné dans les prochains jours.
« Toutes les activités qui menacent les moyens de subsistance et la liberté de mouvement des populations, doivent être combattues », explique dans la presse, le patron du Département kényan des affaires maritimes. Une bonne nouvelle pour Henriette Geiger, ambassadrice de l'Union européenne à Nairobi. Car sans autorité judiciaire, l'opération Atalanta, la mission de lutte contre la piraterie au large de la Somalie de l'UE, ne peut garder en détention les pirates appréhendés, explique-t-elle.
La piraterie tombe souvent dans un flou juridique, expose la chercheuse Jessica Larsen dans un article pour l'Institut danois pour les études internationales. En réalité, n'importe quel pays peut juger un acte de piraterie commis dans les eaux internationales, indépendamment du pavillon du bateau et de la nationalité des victimes ou des pirates. D'ailleurs, des procès de pirates somaliens ont déjà eu lieu en Europe : notamment en France ou aux Pays-Bas.
Mais les Européens ne veulent pas avoir à gérer ensuite les dossiers d'asile ou de rapatriement des suspects acquittés ou des condamnés ayant servi leur peine. L'Union européenne préfère donc solliciter ses partenaires africains. D'après Henriette Geiger, les Seychelles ont d'ores et déjà accepté. Six Somaliens, accusés de piraterie, y ont été transférés, il y a quinze jours.