Afrique: Soixante-Dix-Septième Assemblée mondiale de la Santé - Remise de plusieurs prix en récompense de contributions remarquables au développement de la santé publique

communiqué de presse

Lors d'une cérémonie spéciale tenue à la Soixante-Dix-Septième Assemblée mondiale de la Santé, à Genève, ce vendredi 31 mai 2024, plusieurs prix ont été décernés à des personnes et à des institutions du monde entier en récompense de leur contribution remarquable au développement de la santé publique.

Les huit prix ont été décernés aux lauréats par le Président de la Soixante-Dix-Septième Assemblée mondiale de la Santé, le Dr Edwin Dikoloti (Botswana), par des représentants de haut niveau des fondations attribuant ces prix et distinctions dans le domaine de la santé publique, et par le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS, en tant qu'Administrateur des prix.

Pour chaque prix, l'appel à candidatures est lancé chaque année après la clôture de l'Assemblée mondiale de la Santé. Les candidats peuvent être proposés par les administrations de santé nationales d'un État Membre de l'OMS ou par les anciens lauréats des prix. À sa cent cinquante-quatrième session, en janvier 2024, le Conseil exécutif a désigné les lauréats 2024 sur la base des propositions faites par le comité de sélection de chacun de ces prix.

Les huit lauréats ont été choisis sur la base de leur rôle et de leur contribution uniques à la santé publique au niveau national et sur le plan mondial. Ils proviennent de quatre Régions de l'OMS : Afrique, Méditerranée orientale, Asie du Sud-Est et Pacifique occidental.

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Lauréats des prix 2024

Prix Dr LEE Jong-wook pour la santé publique

Le lauréat du prix 2024 est le Dr Bader Al-Rawahi (Oman)

Le Dr Bader Al-Rawahi dirige un important programme de santé publique en tant que Directeur chargé de la lutte contre les maladies transmissibles et Responsable du Programme élargi de vaccination, au Ministère omanais de la santé. La grande qualité des services de vaccination assurés dans le pays est largement reconnue à l'échelle internationale.

Le Dr Al-Rawahi s'est tenu au courant des nouvelles avancées scientifiques, programmatiques et stratégiques pour mettre au service des communautés un programme de vaccination très performant et obtenir des résultats marquants en matière de santé. Le Dr Al-Rawahi a fait des efforts considérables pour ne laisser personne de côté, y compris les migrants, les populations déplacées et les personnes défavorisées. Ainsi, durant la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), il a veillé à ce que les vaccins contre la COVID-19 soient mis à la disposition de tous et toutes à Oman, sans distinction de statut officiel, et la couverture vaccinale a atteint 94 %.

Il se met également au service d'autres pays de la Région OMS de la Méditerranée orientale, en conseillant et en aidant les responsables des programmes de vaccination dans les pays déchirés par la guerre et en faisant preuve de compassion en période de crise. Il a par ailleurs siégé à titre d'expert au sein de plusieurs comités internationaux de santé publique, soutenant la mise au point de vaccins contre la tuberculose et d'autres produits vaccinaux.

Prix Sasakawa pour la santé

La lauréate du Prix 2024 est la Dre Doreen Ramogola-Masire (Botswana).

En sa qualité de professeure d'obstétrique et de gynécologie, et vice-présidente adjointe, chargée de la recherche et de l'entrepreneuriat à l'Université du Botswana, la Dre Ramogola-Masire a joué un rôle important dans l'élaboration et la mise en oeuvre de la première stratégie nationale de prévention du cancer du col de l'utérus.

Au cours des deux dernières décennies, dans le cadre de ses fonctions de membre du groupe de travail technique national sur le VIH, elle a participé activement à l'élaboration et à la mise à jour du cadre stratégique national de lutte contre le VIH. Elle s'est efforcée d'élargir les partenariats qui avaient été établis pour apporter un appui au programme de lutte contre le VIH/sida dans le pays afin de soutenir également la prévention du cancer du col de l'utérus.

En outre, elle a facilité la mise au point d'un programme de spécialisation en obstétrique et gynécologie au niveau national, qui garantira un nombre adéquat de spécialistes qualifiés capables de diriger ce travail à l'avenir. L'attention portée par la Dre Masire à la participation des leaders communautaires et traditionnels aux étapes clés de la préparation du lancement du programme est un facteur décisif pour en assurer le succès. Elle promeut et renforce les capacités de recherche multidisciplinaire en santé, de manière collaborative et efficace, en tenant compte de l'impact des changements climatiques.

Prix de la Fondation des Émirats arabes unis pour la santé

Le lauréat du Prix 2024 est le système national d'enregistrement des décès d'Arabie saoudite

Le système national d'enregistrement des décès est un programme du Ministère saoudien de la santé. Grâce à ce système, le pays est en mesure de communiquer les données sur la mortalité à l'OMS et elle peut désormais identifier les régions où les taux de mortalité sont les plus élevés et y assurer un soutien médical à titre prioritaire. Les données recueillies via ce système éclairent les politiques sanitaires nationales et orientent l'affectation des ressources au sein du système de santé.

Face à la nécessité de s'adapter à la transformation numérique et à l'automatisation continues, l'Arabie saoudite a donné la priorité à la numérisation et à l'automatisation de son registre des données sur la mortalité. C'est ainsi qu'a vu le jour un système d'enregistrement électronique des décès, dynamique et régulièrement mis à jour, qui facilite l'accès aux données, garantit la transparence et est intégré au sein de plusieurs organismes nationaux.

Les parties prenantes et les communautés au sein du système assurent un retour d'information en permanence et, en parallèle, la formation des officiers d'état civil, des médecins et des codeurs a considérablement amélioré la qualité des données au sein des systèmes d'enregistrement des naissances et des décès, lesquels constituent le fondement des politiques sanitaires nationales et des systèmes de soins de santé primaires, pour ne laisser personne de côté. Le système peut servir de modèle pour d'autres pays.

Prix Son Altesse le Sheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah pour la recherche dans les domaines des soins de santé destinés aux personnes âgées et de la promotion de la santé

Les lauréats du Prix 2024 sont la Chinese Geriatrics Society (Chine) et le Dr Ahmed Hamed Saif Al Wahaibi (Oman)

La Chinese Geriatrics Society est une organisation non gouvernementale dont l'objectif est d'améliorer la santé de 267 millions de personnes âgées en Chine. L'organisation mène un large éventail de programmes et d'activités qui sont essentiels au vieillissement en bonne santé grâce à une approche globale comprenant notamment l'évaluation gériatrique, le traitement clinique, le soutien nutritionnel, la réadaptation et les soins palliatifs.

Elle conduit notamment des recherches novatrices sur la multimorbidité chez les personnes âgées et sur les biomarqueurs associés, et élabore des orientations et des modèles de soins visant à soutenir des services de santé intégrés et centrés sur la personne, en prenant en compte des questions telles que l'accès aux soins palliatifs.

Ces travaux ont abouti notamment à l'élaboration de normes de soins au niveau local concernant la façon de prendre en charge la polymédication et l'hypertension chez les personnes âgées présentant une multimorbidité. Ces normes sont appliquées à l'échelle nationale, avec des programmes de formation dont un large éventail de personnel a bénéficié, notamment 4000 personnes chargées des soins aux personnes âgées et plus de 140 000 médecins spécialistes en gériatrie, ce qui leur a permis d'améliorer leurs compétences.

L'organisation a également joué un rôle précurseur en créant des normes en faveur de l'adaptation des hôpitaux aux besoins des personnes âgées. Après une mise à l'essai dans 53 établissements, on observe que 90 % des établissements de soins de santé de Beijing répondent désormais à ces normes. L'organisation s'efforce également de renforcer la collaboration entre les personnes oeuvrant dans le milieu universitaire, la recherche et l'industrie.

Le Dr Ahmed Hamed Saif Al Wahaibi est un médecin de famille qui a apporté une contribution importante à l'intégration de soins de haute qualité pour les personnes âgées dans les soins de santé primaires à Oman. Plus récemment, le Dr Al Wahaibi a été chef du service des soins aux personnes âgées au sein de la direction des soins de santé primaires du Ministère omanais de la santé.

Il a contribué à la mise au point d'un programme national en faveur des personnes âgées qui prévoit des services de dépistage, d'évaluation et d'intervention précoce dans le cadre des soins de santé primaires pour les personnes âgées de plus de 60 ans. Le programme vise à prévenir les maladies ; à assurer la continuité des soins, de l'établissement de santé au domicile des patients ; à maximiser l'autonomie ; et à permettre aux personnes âgées d'avoir accès aux ressources communautaires.

Sur la base de ces travaux, le Dr Al Wahaibi a contribué à l'instauration d'un système de dossier de santé électronique, utilisé par une équipe pluridisciplinaire, qui inclut les résultats de l'évaluation de l'état de santé des personnes âgées et établit un lien entre ces résultats et les services de soutien disponibles dans le cadre des soins de santé primaires.

Il s'efforce de renforcer la capacité du personnel en vue de la réalisation de ces évaluations et de mobiliser les communautés locales dans le cadre de la planification, la gestion et l'évaluation des services de soins de santé primaires disponibles pour les personnes âgées.

Prix Nelson Mandela pour la promotion de la santé

Les lauréats du Prix 2024 sont la Professeure Bontle Mbongwe (Botswana) et le National Institute of Mental Health and Neurosciences (NIMHANS) (Inde).

Le National Institute of Mental Health and Neurosciences (NIMHANS) de Bangalore (Inde) fournit des soins cliniques des plus avancés, tout en organisant des formations, en conduisant des recherches et en collaborant avec les communautés qu'il dessert. Il travaille avec le gouvernement central et les administrations des États pour mettre au point, orienter et appliquer les politiques et les stratégies nationales, telles que la politique nationale en matière de santé mentale (2014), la loi de 2017 sur les soins de santé mentale et la stratégie nationale de prévention du suicide (2022).

Le NIHMANS fait participer la jeunesse, agente du changement, à des activités menées dans des centres d'autonomisation des jeunes, au niveau des districts. Il s'agit ainsi de combler le fossé entre les jeunes, leurs familles et une société en constante évolution (environ 6 millions de jeunes bénéficiaires). En outre, il est engagé dans une initiative nationale pour la protection de l'enfance, la santé mentale et les soins psychosociaux (plus de 3 millions de personnes en bénéficient).

Parmi les autres grands programmes menés par l'Institut, citons la santé mentale en milieu urbain et l'intégration des problèmes de santé mentale découlant du changement climatique dans la prestation de soins de santé mentale primaires, ainsi que la formation et l'accréditation de bénévoles communautaires qui apprennent à dispenser les premiers soins en santé mentale : 18 000 sentinelles ont été formées pour cerner plus rapidement le risque de suicide et pour intervenir.

Le NIMHANS a lancé de nombreuses initiatives dans les technologies numériques, notamment la Digital Academy, dont les cours ont été suivis par 2500 prestataires de soins de santé ; Une ligne d'assistance téléphonique nationale pour le soutien psychosocial et les services de santé mentale a été lancée pendant la première vague de COVID-19. En 2022, l'Institut a créé un programme national de télésanté mentale afin de fournir des soins de santé mentale équitables, abordables et de qualité dans tous les États indiens.

La Professeure Mbongwe est une éminente défenseuse de la santé publique et une militante passionnée de la lutte antitabac. Elle a lancé des consultations à l'échelle du pays lors de la négociation de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, qui ont débouché sur la modification en 2004 de la loi botswanaise de 1992 sur la lutte contre le tabagisme.

Des dispositions ont été adoptées visant à restreindre l'usage du tabac dans les lieux publics afin de protéger les enfants, les femmes enceintes et les travailleurs, à relever l'âge minimum requis pour vendre des produits du tabac, à interdire la vente de ces produits aux personnes de moins de 18 ans, ainsi qu'à interdire la publicité en faveur du tabac et la promotion du tabac.

En 2008, les recherches de la Professeure Mbongwe ont contribué à influencer les politiques gouvernementales afin d'abandonner l'utilisation d'appareils contenant du mercure dans les établissements de santé au profit de matériels de remplacement sans mercure. En 2014, elle a courageusement défié l'industrie du tabac en plaidant avec succès pour l'introduction d'une taxe de 30 % sur le tabac au Botswana. Elle a ensuite contribué à l'élaboration de la loi botswanaise de 2021 sur la lutte antitabac.

Son travail acharné a contribué à l'élévation de l'âge minimum requis pour vendre des produits du tabac, à l'interdiction de la vente de ces produits aux personnes de moins de 21 ans, à l'interdiction de la vente de cigarettes à l'unité et à l'interdiction de la vente de produits du tabac par des personnes qui ne seraient pas agréées.

Elle a fondé le premier réseau antitabac issu de la société civile au Botswana et joue un rôle important dans la constitution d'un réseau de médias et d'organisations non gouvernementales engagés dans la lutte antitabac dans son pays d'origine ainsi que dans le reste de l'Afrique et au-delà.

Prix de la Fondation Ihsan Doğramaci pour la santé de la famille

La lauréate du Prix 2024 est la Dre Jamila Taiseer Yasser Al Abri (Oman)

La Dre Al Abri est une gynécologue-obstétricienne renommée à Oman. Elle possède une vaste expérience et joue un rôle de premier plan dans le domaine de la santé des femmes. Elle est actuellement Directrice du Département de la santé de la femme et de l'enfant à Oman.

Elle a travaillé inlassablement pour la santé de la famille, plus particulièrement dans les domaines de la santé communautaire ; de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis ; du papillomavirus humain ; de la prise en charge de l'infection à VIH et de diverses maladies transmissibles ; de la santé maternelle et de la prévention de la mortalité maternelle ; et de la santé du nouveau-né, de l'enfant et de l'adolescent au niveau des soins primaires et tertiaires.

La Dre Al Abri a fait preuve d'un leadership déterminant dans l'enseignement et dans la gestion des programmes nationaux de santé, notamment en ce qui concerne le cancer du sein, la santé mentale et les troubles du spectre autistique, et d'autres questions de santé de la famille. Elle a joué un rôle majeur en contribuant aux plans stratégiques relatifs à la santé de la femme et de l'enfant dans le cadre de la vision à long terme pour la santé à Oman, « Health Vision 2050 ». Elle est l'auteure de nombreuses publications scientifiques et a reçu plusieurs prix et bourses au niveau national et international.

En tant que conseillère, la Dre Al Abri a contribué à guider le travail de diverses organisations et de leurs comités techniques, pour la Région et au-delà. Elle a notamment dirigé un projet d'assistance technique visant à améliorer la protection sociale pour les soins dont bénéficient les femmes dans les États arabes, qui a été mis en oeuvre dans six pays ; elle a aussi collaboré avec l'OMS à l'élimination de la transmission mère-enfant du VIH.

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