Afrique: Allocution liminaire du Directeur général de l'OMS lors du point presse - 21 mai 2024

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Bonjour ou bonsoir,

Je tiens tout d'abord à souligner les progrès significatifs que nous avons accomplis en matière d'amélioration de l'accès à des médicaments et à des vaccins de qualité, sûrs et efficaces.

L'Organisation a octroyé le statut d'autorité reconnue par l'OMS à 33 autorités de réglementation nationales et régionales qui respectent systématiquement les normes et pratiques réglementaires les plus strictes en matière de qualité, d'innocuité et d'efficacité des médicaments et des vaccins.

On peut compter sur les autorités reconnues par l'OMS pour garantir la qualité et l'innocuité des médicaments et des vaccins, et ainsi rationaliser les processus, optimiser les ressources et accélérer l'accès à ces produits.

Cela porte le total à 36 autorités reconnues issues de 34 États Membres depuis mars 2022, date de lancement de l'initiative.

Les autorités reconnues par l'OMS nouvellement approuvées sont la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et le Réseau européen de réglementation des médicaments.

Cette approbation couvre toutes les fonctions réglementaires pour les médicaments, les biomédicaments et les vaccins, qu'ils soient génériques ou nouveaux.

L'Organisation a approuvé l'élargissement des fonctions de la Health Sciences Authority (HSA) de Singapour, qui avait déjà été désignée comme autorité reconnue par l'OMS. Avec l'ajout de la fonction de surveillance et le contrôle des marchés, le statut de la HSA couvre désormais toutes les fonctions réglementaires.

Grâce à l'intégration d'autorités de réglementation de premier plan, nous sommes plus forts et plus unis pour améliorer l'accès de millions de personnes supplémentaires à des médicaments et à des vaccins de qualité, sûrs et efficaces.

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Ensuite, de nouvelles données montrent que les maladies sexuellement transmissibles sont en progression dans la plupart des régions.

Le nombre de nouveaux cas de syphilis chez les adultes âgés de 15 à 49 ans a augmenté de près d'un million en 2022, pour atteindre 8 millions. Et il y a eu 230 000 décès liés à la syphilis.

La Région des Amériques et la Région africaine ont enregistré les hausses les plus fortes.

De nouvelles données font également état d'une augmentation de la gonorrhée multirésistante.

En 2023, sur les 87 pays dans lesquels une surveillance renforcée de la résistance de la gonorrhée aux antimicrobiens a été menée, neuf pays ont signalé des niveaux élevés de résistance au traitement de dernière intention pour cette maladie.

L'OMS a mis à jour ses recommandations de traitement dans le but de réduire la propagation de cette souche multirésistante.

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La semaine prochaine, des dirigeants du monde entier participeront à l'Assemblée mondiale de la Santé.

Cette année pourrait être l'une des plus importantes en nos 76 ans d'existence : la priorité est donnée aux deux années de négociations menées par les gouvernements en vue de renforcer le dispositif mondial de lutte contre les pandémies et de riposte.

Et on progresse.

Les États Membres ont donné leur accord de principe à un ensemble d'amendements visant à renforcer le Règlement sanitaire international.

Ces amendements ont pour but d'améliorer la façon dont les pays se préparent aux urgences de santé publique de portée internationale, les détectent et y ripostent. Ils feront partie d'un ensemble de mesures qui seront présentées à l'Assemblée.

Ce processus est mené parallèlement aux négociations sur un accord international complémentaire sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies.

Le Règlement sanitaire international cherche à renforcer les capacités des pays en matière de détection et de riposte aux événements de santé publique.

L'accord sur les pandémies est axé sur le renforcement de la coordination en vue d'une riposte internationale aux pandémies, avec un accès équitable aux équipements de protection individuelle, aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic.

Avec un Règlement sanitaire international renforcé, l'accord sur les pandémies reste notre meilleure arme, et représente même pour nous une occasion historique, pour faire en sorte que la prochaine fois qu'un virus frappera, nous disposions d'un plan pour fournir aux populations des outils de santé essentiels de manière rapide, efficace et équitable.

Il sauvera des vies et je demande aux responsables nationaux de lui donner une dernière grande impulsion pour qu'il franchisse la ligne d'arrivée la semaine prochaine.

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Par ailleurs, à l'occasion de l'Assemblée, l'OMS lancera une nouvelle stratégie mondiale en matière de santé, élaborée en partenariat avec 194 États Membres et partenaires, qui vise à remettre le monde sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable liés à la santé.

Des décisions cruciales sont attendues sur diverses priorités sanitaires comme le climat et la santé, les activités de l'OMS dans les situations d'urgence sanitaire, l'accès aux outils décisifs, les maladies transmissibles, les maladies non transmissibles, la santé mentale, la santé des femmes et la réforme de l'OMS elle-même.

Le 26 mai, l'Organisation lancera son premier cycle d'investissement. Il s'agit d'un nouveau mécanisme pour l'OMS, que le Conseil exécutif a approuvé en janvier.

Le cycle d'investissement est conçu pour faire en sorte que les contributions volontaires, qui constituent actuellement la majorité de notre financement, soient plus prévisibles, plus souples et plus durables.

Notre nouvel argumentaire d'investissement énonce les raisons pour lesquelles il est essentiel de consacrer des financements à l'OMS pour faire progresser la santé mondiale et sauver des millions de vies.

Il sera lancé le 28 mai lors de l'Assemblée.

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Parlons maintenant de Gaza, où la situation reste plus que catastrophique.

Dans le nord de Gaza, l'hôpital Al-Awda est toujours assiégé depuis dimanche.

À l'intérieur, 148 employés de l'hôpital, dont des administrateurs, des agents de santé, des personnels d'entretien et des bénévoles, ainsi que 22 patients et leurs accompagnants, restent pris au piège.

C'est la deuxième fois que l'hôpital Al-Awda est assiégé depuis le début du conflit.

Au cours de la guerre, l'hôpital a subi des pertes importantes : 14 membres du personnel ont été tués et des dizaines d'autres ont été blessés.

L'intensité des combats près de l'hôpital Kamal Adwan met en péril sa capacité à prodiguer des soins et rend l'accès des patients difficile.

Comme il s'agit des deux seuls hôpitaux fonctionnels restant dans le nord de Gaza, il est impératif de garantir leur capacité à fournir des services de santé.

À Rafah, les lourdes frappes militaires se poursuivent et le nombre de victimes s'accroît.

Les populations se retrouvent devant un choix impossible : rester dans un endroit qui subit des attaques ou partir dans un autre endroit, qui n'est pas sûr non plus.

Plus de 800 000 personnes ont fui, mais des centaines de milliers sont encore sur place.

Les hôpitaux de Rafah ont été dépassés et l'hôpital al-Najjar a dû fermer, réduisant ainsi de 220 le nombre de lits d'hôpitaux disponibles pour les blessés et les malades.

Les points de passage entre l'Égypte et Gaza sont restés fermés pendant deux semaines, bloquant la principale voie d'acheminement des fournitures médicales d'urgence vers Gaza.

Dans toute la bande de Gaza, les effets des incursions et des ordres d'évacuation se font sentir.

Six hôpitaux et neuf centres de santé primaires ont été touchés. Plus de 70 refuges n'ont désormais plus accès à leurs points médicaux.

Les consultations ont diminué de près de 40 % et les vaccinations de 50 %.

Environ 700 patients gravement malades, qui auraient pu être évacués pour recevoir des soins médicaux ailleurs, sont bloqués dans une zone de guerre.

Alors que la population de Gaza est menacée de famine, nous exhortons Israël à lever le blocus et à laisser entrer l'aide.

L'OMS a prépositionné certaines fournitures dans des entrepôts et des hôpitaux, mais si l'aide ne parvient pas à Gaza, nous ne pourrons pas continuer à apporter un soutien vital aux hôpitaux et à la population.

L'OMS et ses partenaires ont réussi à livrer de petites quantités de carburant aux hôpitaux ces derniers jours, mais cela reste très en deçà des 50 à 60 000 litres nécessaires chaque jour pour les opérations sanitaires.

Sans carburant, les ambulances ne peuvent pas arriver jusqu'aux patients, et les services vitaux comme la dialyse ne peuvent pas être maintenus.

Ce dont on a besoin aujourd'hui plus que jamais, c'est d'un cessez-le-feu et de l'acheminement de l'aide à Gaza.

Fadéla, c'est à vous.

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