Gabon: Forum Gabon-France - Des réserves et des doutes de Nicaise Moulombi

La première édition du Forum économique Gabon-France a eu lieu le mercredi 29 mai dernier à Paris. Il marque un climat apaisé des affaires entre les deux pays, rassure le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Cet évènement a été salué par certains gabonais, mais d'autres comme Nicaise Moulombi, acteur de la Société civile, émettent des réserves et auraient bien aimé que ce forum se tienne à Libreville, au Gabon.

Organisé par la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG), le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) et le Ministère de l'Économie via l'Agence Nationale de Promotion des Investissements du Gabon (ANPI-Gabon), le Forum Gabon-France vise à assainir le climat des affaires et surtout, de donner un dynamisme de partenariat économique entre les deux partenaires de longues dates.

Les Gabonais y croient avec, au sommet de l'État, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema et le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). " Il faut accorder le bénéfice du doute au nouvel homme fort du pays. C'est un militaire, il sait ce qu'il fait. On attend juste les retombées positives. Le plus important, c'est de voir les Gabonais manger à leur faim et surtout, recouvrer leur dignité" fait savoir Marie, jeune étudiante.

Cette grande messe économique, bien que saluée par de nombreux gabonais, connait aussi de réserves et des doutes d'autres compatriotes. C'est le cas par exemple de Nicaise Moulombi, qui lui, tout en saluant cette visite de travail entre Brice Clotaire Oligui Nguema et Emmanuel Macron, émet des réserves quant à la sincérité de cette rencontre entre les hommes d'affaires gabonais et français à Paris. "Ce forum aurait pu se tenir au Gabon. On aurait pu évaluer de la sincérité des investisseurs français... C'est un mauvais choix marketing." lâche t-il.

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Ce forum, avec 600 chefs d'entreprises, a mobilisé 739 milliards de francs cfa pour des projets prioritaires. Il s'agit entre autre des voiries, de la Transgabonaise, la Santé, l'Education, la modernisation des infrastructures... Là encore, l'acteur de la société civile, Nicaise Moulombi, émet davantage des doutes. " Il faut éviter des effets d'annonce. Mais diantre ! les travaux de la Transgabonaise, qui en bénéficie ?" s'interroge t-il.

Parlant du secteur forêt par exemple, Nicaise Moulombi affirme qu'exploitée depuis 1947, son pays le Gabon ne bénéficie pas d'une formation poussée. Cette exploitation des forêts gabonaises aurait selon lui, créé plus d'emplois si le bois était davantage transformé sur place. Pas de chalet, pas de cité en bois, et pourtant on en trouve en France.

En bon défenseur des conclusions du Dialogue national inclusif, Nicaise Moulombi appelle le président Oligui Nguema de doubler de vigilance et ne pas se laisser détourner des "perfides trompeurs, vendeurs d'illusions" pour qu'enfin, "l'essor de notre félicité soit réalité".

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