Sangalkam — Le Premier ministre Oumane Sonko a déclaré, samedi, à Sangalkam (Rufisque) que les constructions sur des zones d'évacuation d'eaux pluviales ne seront plus tolérées et toutes les responsabilités sur les habitats déjà érigés sur des zones non aedificandi vont être situées.
"Notre présence ici est motivée par deux choses : il y a d'abord ce qu'on appelle un problème d'assainissement ordinaire d'un quartier dont les maisons sont construites sur un site légal mais où il y a un défaut de canalisation, créant des problèmes aux habitants", a-t-il fait savoir.
Ousmane Sonko a tenu ces propos, lors du lancement de la journée de nettoiement à Sangalkam, une commune située dans le département de Rufisque.
Selon lui, ce cas de figure "peut être résolu facilement" en terme d'assainissement.
Il y a cependant d'autres types de constructions sur des zones qui se trouvent dans des zones non aedificandi, "des zones qui ont été répertoriées comme non habitables ou qui sont des lieux d'évacuation des eaux pluviales".
"Dans ce cas de figure, a-t-il indiqué, la responsabilité de l'Etat est d'abord engagée car si vous regardez cet immeuble et certaines habitations qui se trouvent derrière nous, il y a lieu de se demander qui a délivré les autorisations de construire".
"Il y a lieu de se demander, si est-ce qu'à l'époque, on a bien pris en compte la réalité qu' on est sur une zone non aedificandi ?", s' interroge le Premier ministre, relevant que "ces bâtiments en question, ont été construits, sur des sites d'évacuation des eaux pluviales".
"Et cette façon de faire va cesser ! nous disons : plus jamais ça !", a martelé Ousmane Sonko ajoutant que des autorisations de construire ne doivent plus être délivrées dans ce genre de cas ou situation.
D'après lui, tous ces problèmes "relèvent directement de la responsabilité de l'Etat" et il a assuré que "les mesures nécessaires seront prises pour y remédier".
"L'administration a en sa possession le code de l'urbanisme, celui des domaines, les plans directeurs d'urbanisme donc il est inadmissible que des autorisations de construire soient délivrées dans des zones pareilles", a souligné le Premier ministre.
"C'est l'objet de notre venue ici à Sangalkam, nous allons trouver des solutions à court et à long terme", a-t-il assuré.
Il a renseigné que l'Etat a recensé plus de 3 500 sites de ce genre dans le pays et la majorité se trouvent dans la zone de Rufisque.
"C'est pourquoi nous avons décidé cette année, avec l'aide l'Armée nationale, de creuser un bassin de rétention pour recueillir les eaux pluviales qui ont causé beaucoup de dégâts ces dernières années dans cette zone", a fait savoir M. Sonko.
Il a ajouté que l'eau récupérée dans ce bassin pourra servir à l'agriculture et au maraichage, dans la zone de Sangalkam et ses environs.
"Ceci est un premier acte et nous allons assainir non seulement notre environnement mais aussi mettre fin à certaines pratiques en situant les responsabilités à tous les niveaux", a promis le Premier ministre.
Il a symboliquement participé au nettoyage de la zone et a planté un arbre en guise de geste participant à la préservation de l'environnement.
Plusieurs membres du Gouvernement ont pris part à cette journée notamment les ministres de l'Hydraulique et de l'Assainissement Cheikh Tidiane Dièye, de l'Education nationale Moustapha Guirassy, et l'Environnement et de la Transition écologique Daouda Ngom.
Le gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall ainsi que le préfet et le sous-préfet de Rufisque étaient présents.
La journée nationale de nettoiement, dont le lancement a été fait ce samedi, à Thiaroye Gare, dans la banlieue de Dakar, est initiée par le président de la République Bassirou Diomaye Faye.