Afrique du Sud: Élections - Les partis d'opposition prêts à profiter du revers de l'ANC

Avec l'ANC qui perd plus de 15 points par rapport à 2019 et tombe à 40% des voix, l'échiquier politique d'Afrique du Sud est reconfiguré. Les partis d'opposition sud-africains s'en réjouissent.

En devenant la troisième force politique du pays avec son parti créé il y a six mois, Jacob Zuma a réussi son pari. Un résultat attendu qui n'est pas une surprise, car la population veut du changement, estime Nhlamulo Ndhlela, le porte-parole du MK : « Les gens en ont marre, c'est la seule façon pour que ce pays change vraiment. »

À la tête des Combattants pour la liberté économique, Julius Malema obtient 9% des votes, moins qu'en 2019. Le chef de la gauche radicale, qui se félicite de la défaite de l'ANC, souhaite discuter avec les autres partis d'opposition : « Nous félicitons le peuple sud-africain d'avoir privé le pouvoir de sa majorité absolue au Parlement dont il a abusé depuis 1994. Nous allons échanger avec tous les partis politiques qui considèrent que nos principes et nos demandes sont légitimes, et nous respectons ceux qui pensent que ce que nous réclamons est irrationnel et ne doit pas être envisagé.

« Bien que nous soyons décidés à faire partie du gouvernement sud-africain à partir de 2024, nous n'avons pas désespérément besoin de postes, pointe Julius Malema. Nous n'allons pas sacrifier nos principes sur l'autel de ce qui est commode politiquement. »

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L'Alliance démocratique en pleine concertation

Autre mouvement qui souhaite discuter pour créer une éventuelle coalition : l'Alliance démocratique. Le parti libéral espérait 23%, il en obtient 21. Interrogé sur l'échec de son parti, Solly Malatsi, l'un des cadres du parti, botte en touche. « Non, nous ne sommes pas déçus. Nous sommes très contents de notre performance. L'idée était de progresser dans cette élection par rapport à 2019 et c'est ce que nous observons. On a progressé parmi l'électorat noir, indien, on conserve notre soutien parmi l'électorat musulman et on va augmenter notre représentation au Parlement et dans les gouvernements provinciaux, c'est la preuve d'une bonne élection. Il est trop tôt pour évoquer l'opportunité d'une coalition avec tel ou tel parti. Notre comité fédéral exécutif va dresser les scenarios possibles et va décider à qui nous devrions parler. »

Une fois les résultats officiels proclamés, normalement ce dimanche 2 juin dans la soirée, s'engageront alors des négociations pour de possibles coalitions : les partis auront deux semaines avant la première séance à l'Assemblée Nationale et le vote pour désigner un futur chef de l'État.

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