Les lenteurs administratives au Cameroun sont souvent perçues comme une fatalité inévitable, profondément enracinée dans les rouages bureaucratiques du pays.
Cependant, une analyse plus approfondie suggère que ces lenteurs pourraient être délibérément orchestrées. Cette hypothèse est renforcée par des événements récents impliquant la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) et le MINSEP.
Le président de la FECAFOOT a récemment procédé à la nomination de nouveaux membres du staff, défiant ostensiblement l'autorité du MINSEP.
Une Célérité Motivée par le Conflit
Le conflit entre la FECAFOOT et le MINSEP a pris une tournure inattendue lorsque le ministère a réagi avec une rapidité exceptionnelle pour affecter les fonctionnaires nommés par la FECAFOOT. Cette manoeuvre visait clairement à éloigner ces fonctionnaires de la capitale camerounaise, Yaoundé, réduisant ainsi leur influence et leur pouvoir de nuisance.
Traditionnellement, les processus administratifs au Cameroun sont connus pour leur lenteur extrême. Des mois, voire des années, peuvent s'écouler avant la finalisation de démarches simples. Pourtant, cet épisode de l'affaire FECAFOOT - MINSEP démontre que lorsqu'il y a une volonté, il existe un moyen de contourner ces lenteurs. Cette réactivité exceptionnelle laisse penser que les retards administratifs souvent constatés ne sont pas toujours dus à une incapacité structurelle, mais pourraient être le fruit d'une stratégie intentionnelle.
Stratégie Délibérée ou Réactivité Exceptionnelle ?
Plusieurs observateurs ont émis l'hypothèse que ces lenteurs administratives servent à maintenir un certain contrôle et à créer des opportunités pour des interventions discrétionnaires. Dans un système où la rapidité est une exception, ceux qui détiennent le pouvoir de débloquer des situations rapidement peuvent exercer une influence significative. Ainsi, les retards deviennent un outil de gestion du pouvoir et des ressources.
L'affaire de la FECAFOOT - MINSEP soulève également des questions sur l'application de cette rapidité à d'autres secteurs critiques, tels que la santé, l'éducation ou l'investissement étranger. Si une telle efficacité est possible dans le domaine du sport, pourquoi ne pas l'étendre aux autres sphères de l'administration publique ?
Implications pour le Développement Économique
Les lenteurs administratives ont un coût énorme pour le développement économique du Cameroun. Elles dissuadent les investisseurs étrangers, freinent les initiatives locales et entravent la fourniture de services publics essentiels. En démontrant que la réactivité est possible, le cas de la FECAFOOT pourrait servir de catalyseur pour une réforme plus large de l'administration publique camerounaise.
Vers une Réforme de l'Administration Camerounaise ?
Il est essentiel que les autorités prennent conscience de cette possibilité et travaillent à éliminer les barrières administratives inutiles. Cela nécessite une volonté politique forte, une transparence accrue et une responsabilisation des fonctionnaires. Les citoyens doivent également être sensibilisés et impliqués dans ce processus de réforme pour garantir qu'il s'agit d'un effort collectif.
En conclusion, les lenteurs administratives au Cameroun ne sont pas une fatalité. L'exemple récent de la FECAFOOT montre qu'il est possible de surmonter ces obstacles lorsque cela est jugé nécessaire. Il appartient maintenant aux dirigeants et aux citoyens de tirer les leçons de cette expérience pour impulser des changements durables dans la gestion administrative du pays.