Des milliers de déplacés vivent un véritable calvaire à Kirumba, une commune rurale du territoire de Lubero (Nord-Kivu), ont alerté leurs représentants dimanche 2 juin. Ces déplacés, en majorité des femmes et enfants, ont fui, il y a quatre jours, l'avancée des rebelles du M23 vers la commune rurale voisine de Kanyabayonga. Sur place, ils manquent de tout.
Des femmes enceintes, des enfants et personnes de troisième âge sans abris, sans nourritures, sans eau potable, et sans accès aux soins de santé primaire : c'est la situation des milliers de déplacés qui vivent à Kirumba.
Ces derniers ont parcouru une trentaine de kilomètres à pied en provenance de Kanyaboyanga. Beaucoup d'entre eux se déplacent pour une énième fois, après avoir fui les territoires de Rutshuru et Masisi.
Richard Kalume , président de ces déplacés, explique leur calvaire :
« Beaucoup d'entre eux dorment à la belle étoile. Toutes les églises, les écoles, les salles publiques sont remplies de déplacés. Les enfants dorment à même le sol, sans aucune couverture. Les femmes enceintes dorment tout au long de la route et exposées aux intempéries. Si vous arrivez dans la zone, vous allez vous-mêmes pleurer ».
Jacques Kasika, de l'organisation nationale « Umoja in action », dit craindre une catastrophe humanitaire dans la zone :
« Plus de 50 000 ménages déplacés sont ici à Kirumba (...) Si on regarde cette situation sans agir, si rien n'est fait, on va assister à une catastrophe humanitaire qui sera difficile à contenir ».
Depuis quatre jours, plusieurs humanitaires déployés dans le sud de Lubero pour assister les déplacés ont quitté la zone.