La justice militaire burkinabè a indiqué que maître Guy-Hervé Kam est mis en examen pour « complot contre la sureté de l'État » et « association de malfaiteurs ». L'avocat, qui a été détenu quatre mois au secret, a été libéré puis immédiatement arrêté le 29 mai par des hommes armés et cagoulés. Pour la première fois depuis le début de cette affaire, le collectif d'avocats qui le défend pu lui rendre visite.
Après quatre mois d'inquiétude, c'est un soulagement pour les avocats de Guy Hervé Kam, qui ont pu voir leur client vendredi, 30 minutes. « Dans un premier temps, nous pouvons estimer que nous sommes soulagés de pouvoir voir physiquement notre confrère. Il est en vie, parce que depuis un certain temps, nous n'avions plus aucune nouvelles de lui, rapporte maître Prosper Farama. Il est en bonne santé. Nous avons été prévenus par le juge d'instruction donc nous avons pu l'assister et échanger avec lui une trentaine de minutes avant son audition. Quant à son état d'esprit, il reste toujours ferme sur ses principes, le moral est bon. »
Selon les informations de RFI, les trois hommes cités par le procureur militaire, Mathias, Jeremy et Amado Ouedraogo, sont soupçonnés d'avoir confectionné un document dans lequel est indiquée la démarche à suivre pour mettre sur pied une organisation pour résister au régime actuel.
Guy-Hervé Kam est cité dans ce document comme une personne ressource qui pourrait être contactée.
Maître Farama indique que son client rejette toutes les accusations portées contre lui. « Ce que nous avons retenu de lui, c'est qu'il ne se reproche absolument rien, a-t-il expliqué. Il ne se reconnaît aucunement dans une quelconque tentative d'atteinte à la sûreté de l'État, encore moins dans une tentative d'association de malfaiteurs. Déjà, nous avons prévenu le juge d'instruction que cette procédure était irrégulière et nous avons décidé d'attaquer déjà la mise en examen et sa détention provisoire. »
Les avocats de Guy-Hervé Kam, qui estiment que la procédure à son encontre est irrégulière, ont décidé dans un premier temps d'attaquer la mise en examen et le placement en détention provisoire de leur client.