Assemblées annuelles 2024 - Les dirigeants africains se joignent à l'appel à l'action de la Banque africaine de développement pour réformer l'architecture financière mondiale

AM2024 : Dialogue politique sur le financement innovant de l'enseignement supérieur en Afrique
30 Mai 2024
Contenu d'un Partenaire Premium
African Development Bank (Abidjan)
announcement

Avec 200 milliards de dollars investis dans des projets de développement à travers le continent depuis sa création en 1964, le Groupe de la Banque africaine de développement mène la charge pour transformer le paysage du développement de l'Afrique, dans son rôle de banque de solutions.

Lors des Assemblées annuelles 2024 de l'institution à Nairobi, six présidents africains se sont joints à l'appel à l'action du président du Groupe de la Banque, Akinwumi Adesina, en faveur d'une réforme de l'architecture financière mondiale, afin de débloquer davantage de ressources pour intensifier la transformation économique de l'Afrique.

Les Assemblées annuelles réunissent les gouverneurs du Groupe de la Banque représentant 54 pays africains et 27 actionnaires non africains.

Le président du Kenya, William Samoei Ruto, a souligné la nécessité d'un changement : « Aujourd'hui, nous affirmons qu'il est impératif de transformer l'architecture financière internationale pour donner à l'Afrique une chance équitable de transformer son immense potentiel en opportunités lui permettant de surmonter de multiples défis et de se développer de manière inclusive et durable. »

En signe de soutien aux efforts de la Banque, le président Ruto a annoncé que le Kenya dépenserait 100 millions de dollars au cours des trois prochaines années pour augmenter sa participation dans la Banque africaine de développement, Afreximbank et la Banque de commerce et de développement de l'Afrique orientale et australe (TDB). En outre, il a annoncé un engagement de 20 millions de dollars en faveur du Fonds africain de développement, le guichet de financement concessionnel du Groupe de la Banque, « pour témoigner de la confiance du Kenya [dans le Fonds] ».

Le président Ruto a salué l'engagement du Groupe de la Banque en faveur du développement des infrastructures au Kenya: « Le Kenya est l'un des bénéficiaires, dans une très large mesure, de la puissance financière de la Banque africaine de développement et de son financement innovant des projets. »

Il a cité quatre projets financés par le Groupe de la Banque comme preuve de cet engagement : la construction de l'autoroute Nairobi-Thika, la construction du barrage polyvalent de Thwake, le plus grand du Kenya, l'achèvement de projets d'approvisionnement en eau et d'assainissement dans 28 villes kenyanes et un projet de connectivité du dernier kilomètre qui a permis de fournir de l'électricité à plus de 10 millions de ménages.

Vote de confiance

Le président Ruto a également exprimé le soutien du Kenya à la canalisation des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI) par l'intermédiaire des banques multilatérales de développement, une initiative que la Banque africaine de développement et la Banque interaméricaine de développement ont défendue avec succès.

Plusieurs chefs d'État ont assisté à la cérémonie d'ouverture des Assemblées annuelles mercredi et ont participé aux dialogues présidentiels qui ont suivi. Ce sont notamment le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, le président de la République du Rwanda, Paul Kagamé, le président de la République du Zimbabwe, Emmerson Dambudzo Mnangagwa, le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'unité nationale de l'État de Libye, Mohamed Younis al-Menfi, le président de la République de Somalie, Hassan Sheikh Mohamoud. Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat était également présent.

Près de 5 000 délégués participent aux Assemblées annuelles de la Banque, dont des dirigeants de banques multilatérales de développement, des diplomates, des partenaires au développement, des représentants d'organisations de la société civile et du secteur privé.

Dans son discours liminaire, M. Adesina a souligné l'impact des investissements de la Banque dans toute l'Afrique grâce à ses priorités « High 5 » : Éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie, Nourrir l'Afrique, Intégrer l'Afrique, Industrialiser l'Afrique et Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique. Au cours des huit dernières années, les investissements de la Banque ont eu un impact sur la vie de plus de 400 millions de personnes.

Des investissements records

« En 2023, notre financement s'est élevé à plus de 10 milliards de dollars, répartis sur l'ensemble de nos priorités High 5", a-t-il déclaré, ajoutant : » Au cours des neuf dernières années, nous avons investi bien plus de 50 milliards de dollars dans des projets d'infrastructure sur le continent, ce qui constitue de loin l'investissement le plus important de toute banque ou institution multilatérale de développement. »

M. Adesina a énuméré plusieurs initiatives novatrices qui illustrent le rôle de catalyseur du changement joué par la Banque, impulsant la transformation de l'Afrique par le biais d'investissements et de partenariats records. Il a souligné l'Alliance pour l'infrastructure verte en Afrique (AGIA), un partenariat novateur de dix milliards de dollars avec Africa50 et l'Union africaine, qui vise à accélérer le développement de projets d'infrastructure durable. Cette initiative est destinée à stimuler la transition du continent vers un avenir plus vert et plus résilient.

M. Adesina a également souligné l'engagement de la Banque à soutenir l'économie numérique, citant le programme i-DICE de 618 millions de dollars au Nigeria, qui permettra de créer six millions d'emplois et d'injecter 6,4 milliards de dollars dans l'économie.

Catalyser le développement inclusif

L'initiative Affirmative Finance Action for Women (AFAWA) de la Banque, en partenariat avec le Africa Guarantee Fund, a financé plus de 18 000 entreprises appartenant à des femmes, leur fournissant le capital et le soutien nécessaires pour prospérer sur leurs marchés respectifs. « D'ici la fin de l'année, AFAWA aura investi deux milliards de dollars pour soutenir jusqu'à 30 000 petites et moyennes entreprises appartenant à des femmes », a déclaré M. Adesina.

L'année dernière, la Banque a créé des Banques d'investissement pour l'entrepreneuriat des jeunes afin de fournir un soutien financier et technique aux entreprises détenues par des jeunes. Le Conseil d'administration de la Banque a déjà approuvé un financement de 16 millions de dollars pour le Liberia et 12 millions de dollars pour l'Éthiopie afin de mettre en place ces Banques d'investissement pour l'entrepreneuriat des jeunes. D'autres pays ont demandé à participer à l'initiative.

Dans onze pays africains -- Côte d'Ivoire, Éthiopie, Guinée, Kenya, Mali, Mozambique, Nigéria, Sénégal, Tanzanie, Togo et Zambie -- la Banque, en collaboration avec des partenaires, met en place des Zones spéciales de transformation agro-industrielle (SAPZ), conçues pour transformer le secteur agricole africain en créant des pôles de valeur ajoutée.

Mobiliser des financements, approfondir les réformes

Muhammad Sulaiman Al Jasser, président du Groupe de la Banque islamique de développement, a souligné les avantages d'une coopération de longue date avec la Banque africaine de développement. « Entre 2017 et 2023, nous avons atteint un volume de cofinancement record de 2,9 milliards de dollars avec la Banque africaine de développement, ce qui nous a permis de cofinancer 22 opérations dans divers secteurs », a-t-il déclaré, ajoutant que les deux banques ont récemment fixé de nouveaux objectifs de cofinancement, afin de produire un plus grand impact.

Njuguna Ndung'u, président des conseils des gouverneurs du Groupe de la Banque africaine de développement et secrétaire d'État au Trésor national et à la planification économique du Kenya, a exhorté les gouverneurs à « approfondir les discussions » sur l'augmentation du capital exigible de la Banque. « Cela protégera durablement la notation triple "A" de la Banque contre les chocs extérieurs récurrents, y compris la dégradation de la note de ses actionnaires notés triple "A" [et] permettra à la Banque de maintenir sa trajectoire de prêts, de préserver sa position de prêteur stratégique et de première institution de financement du développement en Afrique. »

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a décrit les Assemblées annuelles de 2024 comme « un forum approprié « pour lancer » le processus de formulation et d'élaboration de la position commune africaine sur les questions stratégiques » telles que la réforme du système de Bretton Woods, la gestion de la dette, le financement de la lutte contre lesx changements climatiques et le système fiscal international.

Les dirigeants ont également souligné l'urgence de mobiliser des financements pour construire des économies africaines résilientes aux changements climatiques. La Banque, a déclaré M. Adesina, « est en bonne voie pour atteindre son objectif de mobiliser 25 milliards de dollars de financement climatique, et l'année dernière, nous avons consacré 45 % de l'ensemble de nos prêts au financements climatiques. »

Une situation financière solide pour un impact plus important

Seule institution financière en Afrique notée "AAA", les états financiers de la Banque pour 2023 la placent dans une position optimale pour mieux servir l'Afrique et créer un impact plus significatif sur le développement du continent. Ses revenus provenant des prêts et des placements de trésorerie ont augmenté de 123 %, passant de 775 millions de dollars en 2022 à 1,73 milliard de dollars en 2023. La Banque a également réalisé le plus gros bénéfice net avant distribution de son histoire, qui s'élève à 545 millions de dollars, et a alloué un montant record de 335 millions de dollars aux réserves.

Tagged:

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.