À Madagascar, les forces armées haussent le ton alors que le climat se tend dans l'attente des résultats des élections législatives du 29 mai. Sur les réseaux sociaux, des candidats issus du pouvoir comme de l'opposition agitent des suspicions de fraude du camp adverse. Symbole de cette escalade des tensions, dans une commune du sud du pays, les locaux de la commission électorale ont été incendiés vendredi 31 mai. Le lendemain, samedi 1er juin, les forces armées ont donc mis en garde contre tout autre trouble lié aux élections.
Aucune « perturbation », ni « manipulation » des résultats ne sera tolérée préviennent les responsables de l'Emmo Nat, l'entité qui réunit l'armée, la police et la gendarmerie. Une déclaration sous forme d'avertissement dans un contexte post-électoral pour le moins agité. Vendredi après-midi, à Tsihombe, dans le grand sud du pays, les locaux abritant la CENI ont été incendiés.
Un acte attribué, selon une source politique locale, à des habitants en colère devant les suspicions de fraude ayant émaillé la journée de vote ce 29 mai. À Tsiroanomandidy, dans le centre de l'île, les locaux de la section de recensement des matériels de vote (SRMV), entité chargée de saisir sur ordinateur les résultats issus du dépouillement, ont eux aussi pris feu ce samedi vers 3h30 du matin.
Aucun indice ne permet en revanche d'indiquer un acte intentionnel pour l'heure, affirme une source au sein de la gendarmerie. Dans leur mise au point, les forces armées ont également appelé les internautes à « ne pas se laisser distraire par la diffusion de fausses informations ». Depuis quelques jours, les réseaux sociaux sont devenus le théâtre d'affrontements interposés entre candidats
Les uns revendiquent déjà leur victoire, d'autres contestent leurs défaites à la lumière de résultats issus d'un échantillon de bureaux de vote encore peu représentatif. Les résultats officiels ne devraient être annoncés par la Haute Cour Constitutionnelle qu'à partir du 24 juin.