L'activiste sénégalais Bah Diakhaté et l'imam Cheikh Tidiane Ndao ont été reconnus coupables de diffusion de fausses nouvelles. Ils étaient accusés d'offense au Premier ministre et de diffamation après la tenue de propos virulents à l'encontre d'Ousmane Sonko. Ils ont finalement été condamnés lundi 3 juin à trois mois de prison ferme et 100 000 francs CFA d'amende.
Un seul chef d'inculpation a finalement été retenu par le juge : celui de diffusion de fausses nouvelles. L'accusation d'offense à une personne exerçant tout ou partie des prérogatives de chef de l'État a, elle, été rejetée. Cette accusation avait été particulièrement contestée par les avocats des prévenus, Ousmane Sonko étant Premier ministre et non pas président.
Pour rappel, l'activiste Bah Diakhaté et l'imam Cheikh Tidiane Ndao avaient été arrêtés il y a deux semaines sur ordre du procureur après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo dans laquelle l'un et l'autre accusaient Ousmane Sonko dans des termes assez virulents de manque de fermeté sur la question de l'homosexualité. Ils l'accusaient aussi d'avoir menti sur sa déclaration de patrimoine et d'avoir procédé à la vente d'un immeuble dont les revenus ne figuraient pas sur cette déclaration de patrimoine.
Les avocats de la défense ont immédiatement annoncé vouloir interjeter appel. Pour eux, cette condamnation à de la prison ferme est beaucoup trop sévère, sachant qu'aucun des deux prévenus n'avaient jamais eu affaire à la justice auparavant.
Au Sénégal, la diffusion de fausses nouvelles est passible de prison, mais les organisations de défense des droits de l'homme réclament depuis plusieurs années déjà que les peines d'emprisonnement pour ce type de délit soient supprimées.