Sénégal: Le film 'Banel et Adama' sera projeté en ouverture du 12e festival 'Ellas son cine' de Madrid

Le film "Banel et Adama" (2023), de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy, sera projeté en ouverture de la 12e édition du festival "Ellas son cine" (Elles vont du cinéma) prévue à partir de mardi et destinée aux réalisatrices africaines, a appris l'APS des organisateurs, lundi, à Madrid.

Selon la commissaire du festival, l'Espagnole Guadalupe Arensburg Caellas, le choix de ce long métrage pour entamer la rencontre cinématographique s'explique par "la beauté du film et son thème universel, l'amour".

"C'est un film que j'ai vu à sa sortie, au 76e Festival de Cannes en France, en mai 2023. C'était dans la sélection officielle. Ramata-Toulaye Sy a été la seule cinéaste à présenter un premier film dans cette sélection, à laquelle ont pris part de grands noms du cinéma mondial comme Ken Laoch et Marco Bellocchio", a-t-elle dit à l'APS.

"C'est un film magnifique, dans tous les sens du terme. Il a rencontré un important public partout dans le monde", a reconnu Guadalupe Arensburg Caellas, ajoutant : "C'est un film qui a plu aux gens de différentes cultures et de toutes les nationalités."

C'est pour toutes ces raisons que le comité d'organisation a choisi "Banel et Adama" pour l'ouverture du festival "Ellas son cine", qui se tiendra dans la capitale espagnole jusqu'au samedi 8 juin.

"Une autre vision de l'Afrique, loin des clichés, de la guerre et de la misère"

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Guadalupe Arensburg Caellas, également directrice du département des achats des courts métrages de Canal+, la chaîne de télévision rachetée par le groupe espagnol Telefonica et devenue Movistar Plus+, dit avoir apprécié le travail de la cinéaste franco-sénégalaise depuis la sortie en 2021 de son court métrage, "Astel".

"J'ai acheté 'Astel', le premier court métrage de Ramata-Toulaye Sy, qui a été diffusé pendant un an en Espagne par la chaîne privée Movistar. Je l'ai vu à Clermont-Ferrand en 2022. C'est un film qui m'a beaucoup étonnée, que j'ai beaucoup aimé", a témoigné la commissaire du festival "Ellas son cine".

Le premier court métrage de Sy a également été bien accueilli en Espagne, selon elle. "Tout le monde aimait ce film, et on attendait son premier long métrage."

Selon Guadalupe Arensburg Caellas, Ramata-Toulaye Sy ne sera pas à Madrid pour la projection de son long métrage, car elle se trouve aux États-Unis d'Amérique pour la promotion de "Banel et Adama".

À Madrid, le film sera projeté dans la salle Luis-García-Berlanga (1921-2010), du nom d'un réalisateur et scénariste espagnol. Il raconte, sous la forme d'un conte, une histoire d'amour d'un jeune couple peul sénégalais.

Ramata-Toulaye Sy a voulu, avec son premier long métrage tourné entièrement en pulaar à Podor, dans le nord du Sénégal, présenter "une autre vision de l'Afrique, loin des clichés, de la guerre et de la misère".

Au festival "Ellas son cine", la projection de "Banel et Adama" sera suivie d'un débat sur le même film et le cinéma sénégalais.

Cinq autres films de réalisatrices du Rwanda, du Kenya, du Maroc, de la Tunisie et du Cameroun seront projetés à Madrid.

C'est le cas de "The Bride" (2023), de la Rwandaise Myriam Uwiragiye Birara, dont la projection est prévue mercredi. Il traite du viol d'une jeune fille qui, contre sa volonté, a épousé son violeur.

"La réalisatrice présente un double conflit, celui des mariages forcés dans son pays et celui de la mémoire post-traumatique du génocide tutsi", explique une note de présentation du programme du festival.

Les films "Animalia" (2023), de la Marocaine Sofia Alaoui, et "Mambar Pierrette" (2024), de la Camerounaise Rosine Mbakam, seront projetés respectivement jeudi et vendredi.

Le premier dénonce "la culpabilité du capitalisme" et "le manque de respect [de l'être humain] envers la nature". "Mambar Pierrette", projeté lors d'un festival à Saint-Louis du Sénégal en mai dernier, est un portrait de la société camerounaise.

L"'éducation trop rigide d'une société patriarcale"

Le festival "Ellas son cine" sera bouclé par la projection du film "Les Filles d'Olfa" (2023), de la Tunisienne Kaouther Ben Hania. Ce documentaire faisait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2023. Il a été sélectionné, au nom de la Tunisie, pour l'Oscar du meilleur film étranger.

Kaouther Ben Hania, dont le film a été projeté dans les salles espagnoles sous le titre "Las cuatro hijas", traite des conséquences de l"'éducation trop rigide d'une société patriarcale" et de l"'extrémisme religieux".

Le festival "Ellas son cine" se tient chaque année depuis douze ans, à l'initiative de la fondation "Mujeres por Africa" (Femmes pour l'Afrique), que dirige María Teresa Fernández de la Vega, la première femme à avoir été vice-présidente d'un gouvernement espagnol, selon Guadalupe Arensburg Caellas.

En 2023, cette fondation espagnole a ouvert un bureau à l'Instituto Cervantes de Dakar, le centre dédié à la promotion et à l'étude de la langue espagnole, chargé aussi de "favoriser la connaissance mutuelle entre les cultures hispaniques et locales".

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