La famille du chercheur Jean-Jacques Wondo dénonce son arrestation qui serait liée au coup d'Etat manqué du 19 mai.
Jean-Jacques Wondo a été arrêté le 22 mai à Kinshasa et se trouve depuis quelques jours à la prison militaire de Ndolo, dans la capitale congolaise.
Dans un communiqué publié ce dimanche (02.06.2024), ses proches dénoncent une détention qu'ils qualifient d'"arbitraire et injustifiée" et lancent un appel pour sa "libération immédiate et sans conditions".
Joël Kandolo est le porte-parole de la famille. Pour lui, "il n'est pas militaire et il n'y a aucune raison pour le maintenir dans une prison militaire. Et il n'y a aucun chef d'accusation qui pèse contre lui. Il n'y a aucune inculpation contre lui et on le maintient sans l'informer des charges contre lui."
Une photo qui fait polémique
Jean-Jacques Wondo aurait été rattrapé par une photo qui date de 2016 et sur laquelle l'on le voit en compagnie de Christian Malanga, le cerveau du coup d'Etat manqué du 19 mai.
"Le seul reproche, c'est d'avoir pris une photo avec Christian Malanga en 2016. A part cela, il n'y a rien d'autre, aucune preuve. Ils ont pris son téléphone qu'ils ont fouillé et il n'y a rien. Aucune conversation, aucun message qui lie Jean Jacques Wondo à Christian Malanga. Aucune preuve, mais on continue de le maintenir en prison", explique Joël Kandolo joint par la DW.
Guerre entre les renseignements
Joël Kandolo voit également, dans l'arrestation de Jean Jacques Wondo, une guerre que se livreraient les services de renseignements : l'Agence nationale de renseignements, l'ANR, et les renseignements militaires, l'ex-Demiap.
Jean-Jacques Wondo serait en effet, selon Joël Kandolo toujours, proche de Daniel Lusadisu, le chef de l'ANR, limogé il y a quelques jours.
Opacité dans l'enquête
Les défenseurs des droits de l'Homme se montrent par ailleurs inquiets face à l'opacité qui entoure, selon eux, les arrestations liées à ce coup d'Etat manqué, notamment celle de Jean-Jacques Wondo.
"Il n'a pas accès à sa famille, ni à ses avocats. Cela est le cas pour les autres détenus, ce qui est contraire à la Constitution de la RDC. Les autorités ne communiquent presque pas sur ce dossier", estime Jean-Claude Katende président de l'Association africaine pour les droits de l'Homme.
Le 19 mai, l'armée congolaise avait affirmé avoir déjoué "une tentative de coup d'Etat", impliquant des "étrangers et des Congolais". Le domicile du futur président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, avait été pris pour cible. Une attaque qui avait fait trois morts, dont deux policiers, selon les autorités.
De nombreux Congolais redoutent désormais que le pouvoir ne profite de cette tentative de déstabilisation pour museler les voix discordantes.
Nos tentatives pour avoir une réaction des autorités sont restées vaines.