Burkina Faso: Le pays classé en tête des plus graves crises de déplacés pour la deuxième année consécutive

Des personnes déplacées par le conflit au Burkina Faso collectent des fournitures humanitaires dans l'est du pays (photo d'illustration).

Comme chaque année, le Conseil norvégien pour les Réfugiés publie son rapport sur les crises de déplacement les plus négligées dans le monde. L'immense majorité des principales crises concernent des pays africains, et pour la seconde année consécutive, c'est le Burkina Faso qui arrive en tête de ce classement.

Parmi les dix plus grandes crises de déplacements listées par le rapport annuel du Conseil norvégien pour les Réfugiés, neuf concernent des pays du continent africain. Exemples : le Soudan apparaît à la 10e place, la République centrafricaine est 8e, le Niger, 5e, le Mali, 4e... et pour la seconde année consécutive, le Burkina Faso truste la première position.

La situation dans le pays s'est considérablement dégradée en 2023 avec plus de 700 000 nouveaux déplacements à l'intérieur des frontières et 150 000 réfugiés dans d'autres pays. Un chiffre record alors que le nombre de personnes tuées, plus de 8 400, a plus que doublé l'an passé. « Jusqu'à 2 millions de personnes ont été piégés dans 39 villes sous blocus », pointe le Conseil norvégien pour les Réfugiés qui note en parallèle une baisse des financements et une moindre couverture médiatique indépendant, due notamment à l'interdiction de plusieurs organes de presse internationaux.

« Il n'y a pas eu de changement significatif en 2023, pointe Assane Amadou directeur régional du Conseil norvégien pour les Réfugiés. Le niveau de financement de la crise humanitaire est seulement de 37% de ce qui serait nécessaire pour répondre à la crise. Et d'un point de vue médiatique, nous n'avons pas non plus un intérêt significatif ».

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Le Cameroun et la RDC présentent également des situations alarmantes

La violence a également entraîné de nombreux déplacements de population au Cameroun. Le pays figure à la deuxième place de ce classement. Plus d'un million de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile. La région de l'extrême-nord et celles anglophones du nord-ouest et du sud-ouest apparaissent les plus touchées alors que la région de l'est a, elle, été confrontée à l'arrivée de près d'un demi-million de réfugiés en provenance de Centrafrique. Or, note le rapport, à peine « 32 % du plan d'intervention humanitaire ont été couverts par les bailleurs internationaux, soit le taux le plus bas depuis 2016 ».

Situation alarmante par ailleurs en RDC, qui pointe à la troisième place de ce classement. Là non plus, le financement humanitaire n'a pas répondu aux besoins. Et pourtant, le pays a dû faire face à des déplacements massifs de populations. Près de 7 millions de personnes ont fui, en majorité dans les provinces de l'est, conséquence de l'aggravation des combats et des conflits locaux.

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