En RDC, une semaine après la publication de la composition du gouvernement, les frustrations ne retombent pas, même dans les rangs de la majorité présidentielle. Le week-end a été marqué par une réunion importante entre le présidium de l'Union sacrée, la plateforme au pouvoir, et ses membres pour discuter de la situation. Un rapport détaillant les préoccupations et les suggestions a été rédigé et transmis à Félix Tshisekedi.
Il y a eu plus de trois heures de réunion. Les membres de l'Union sacrée se sont exprimés sans retenue, et nombreux sont ceux qui ont manifesté leur frustration. Parmi les grands regroupements, certains ne comprennent pas pourquoi la Première ministre, Judith Suminwa, n'a pas respecté le principe annoncé selon lequel un regroupement apportant au moins dix députés devrait obtenir au moins un poste ministériel.
Ils remettent en question la présence de certaines personnes dans l'équipe gouvernementale, considérant qu'elles ne respectent pas ce principe. Certains ont également évoqué le manque de représentativité géographique. Ils estiment que toutes les régions du pays auraient dû être représentées dans ce gouvernement. La sous-représentation de certaines provinces comme le Maniema a été particulièrement citée.
Certains vont même jusqu'à suggérer un remaniement avant même l'investiture par l'Assemblée nationale. Pour eux, si la situation reste inchangée, le gouvernement Suminwa aura du mal à obtenir l'investiture. La balle est maintenant dans le camp de Félix Tshisekedi. Toutefois, son entourage ne prévoit pas de réviser cette liste.
Le chef de l'État a d'ailleurs rencontré hier, lundi, le président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, à la Cité de l'Union africaine pour accélérer le processus d'investiture, qui pourrait intervenir d'ici au 11 juin.
▶Vital Kamerhe a annoncé l'investiture du gouvernement d'ici une semaine. La plateforme formée autour du président de l'Assemblée nationale congolaise PCR, estime par ailleurs que le moment ne se prête pas aux conciliabules politiques. Billy Kambale, le chef du parti de Vital Kamerhe, au micro de Pascal Mulegwa, notre correspondant à Kinshasa.
Le PCR considère que le moment ne se prête pas aux conciliabules politiques, bien au contraire. La population attend du gouvernement des solutions immédiates.