Dakar — La Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Dakar et la Chambre de commerce internationale de Dubaï ont signé lundi, à Dakar, un protocole d'accord visant à renforcer leur coopération et favoriser les échanges d'expériences entre leurs deux entités, dans plusieurs domaines, a constaté l'APS.
Les deux parties ont paraphé ce protocole d'accord dans le cadre du forum "Doing Business with Sénégal" (Faire des affaires avec le Sénégal), organisé par la Dubaï Chambers à travers l'initiative "New Horizon", un concept qui vise l'expansion des entreprises de Dubaï vers de nouveaux marchés notamment en Afrique.
Ce forum a pour objectif de mettre en relation les entreprises des deux marchés, en vue de stimuler le commerce et les investissements bilatéraux, notamment dans les domaines de l'automobile, de la construction, des énergies renouvelables, de l'agriculture, des équipements médicaux et de l'industrie pharmaceutique, expliquent ces initiateurs.
Il "permettra d'explorer des possibilités de coopération gagnant-gagnant, et d'établir de nouveaux accords de commerce et d'investissement", a déclaré Abdoulaye Sow, président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Dakar (CCIAD).
Selon lui, cet accord de coopération pose les bases d'un partenariat à travers lequel les deux institutions comptent s'employer afin de renforcer leur coopération économique et commerciale "pour des affaires mutuellement bénéfiques".
"En effet, l'une de nos ambitions est de renforcer la promotion de la destination Sénégal pour les investissements, mais aussi de mieux faire connaître nos produits et nos atouts à l'international, notamment dans les pays amis tels que les Émirats arabes unis", a dit le ministre de l'Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop.
Le Sénégal veut s'inspirer de la transformation rapide de Dubaï qui s'est opérée en quelques décennies, selon M. Diop.
"Dubaï qui est passée d'une bourgade il y a quelques décennies seulement en une puissance économique mondiale, est un modèle de réussite et une source d'inspiration pour nos pays en voie de développement", a souligné le ministre de l'Industrie.
Il estime que le Sénégal a les "atouts nécessaires" pour arriver à une transformation structurelle et substantielle de son économie en s'appuyant sur plusieurs secteurs clés.
L'économie sénégalaise "est très dynamique et repose sur plusieurs piliers : l'agriculture, la pêche, les industries extractives minières, les services ainsi que le pétrole et le gaz dont l'exploitation devrait démarrer au courant de cette année [...]", a-t-il fait valoir.
Les Émirats arabes unis, de son côté, constituent l'un des principaux partenaires commerciaux du Sénégal, a-t-il relevé, en rappelant qu'en 2022, "les importations du Sénégal en provenance des Émirats arabes unis étaient évaluées à 363,7 milliards de FCFA, juste derrière la Chine (756,9 milliards de FCFA) et l'Inde (568,2 milliards de FCFA)".
Cependant, a ajouté Serigne Guèye Diop, le Sénégal "exporte peu vers les Émirats arabes unis [...], même si une tendance haussière est observée", a-t-il indiqué, avant d'ajouter que les investisseurs dubaïotes sont invités à venir au Sénégal en perspective de l'implantation des 8 zones industrielles et commerciales dans les 8 pôles du projet qui seront ensuite portées à 14 zones, puis 46 zones industrielles, agropoles et centres de formation dans les 46 départements.
Mohammad Ali Rashed Lootah, président et directeur général de Dubaï Chambers, estime que cette nouvelle dynamique de coopération peut apporter un succès réciproque aux deux pays.
"Le Sénégal est non seulement la deuxième économie à la croissance la plus rapide d'Afrique, mais aussi la quatrième à la croissance la plus rapide au monde, positionnant le pays comme un marché d'une grande importance stratégique pour Dubaï", a-t-il dit.
Il a souligné l'importance que revêt cette mission commerciale qui veut explorer les possibilités de renforcer le commerce et les investissements bilatéraux avec la communauté d'affaires sénégalaise.
"Nous sommes impatients de travailler ensemble pour débloquer une croissance mutuelle durable et contribuer à un avenir prospère sur les deux marchés", a-t-il conclu.