Afrique: HLF sur l'IA - Regards croisés sur les défis de l'intelligence artificielle et le développement sur le continent

Rabat — Des experts et diplomates étrangers se sont penchés, lundi, sur l'apport et les défis de l'intelligence artificielle (IA) dans la promotion du développement en Afrique, lors du 1er forum africain de haut niveau sur l'IA, dont les travaux se sont ouverts lundi au campus de l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) à Rabat.

Les échanges et discussions tenus dans le cadre de cette rencontre, organisée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI et en partenariat avec l'UNESCO, sous le thème "L'intelligence artificielle comme levier de développement en Afrique", ont porté sur les dernières avancées et stratégies en matière d'IA au Maroc et dans le reste de l'Afrique avec un accent particulier notamment sur les éventuelles transformations des vies personnelles et professionnelles.

À cet égard, ils ont souligné l'importance d'améliorer la gouvernance de l'IA, à même de lancer des initiatives de renforcement des capacités pour divers groupes et faciliter les collaborations entre les centres d'IA africains et mondiaux.

Dans ce contexte, le directeur général de la mondialisation, de la culture, de l'éducation et du développement international (France), Aurélien Lechevallier, a fait savoir que l'IA est une révolution qui offre des opportunités prometteuses, mais porteuse d'énormes défis notamment en termes de sécurité et de contrôle, d'où, la nécessité de trouver "un bon équilibre".

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S'agissant de l'accès à l'IA, M. Lechevallier a fait état d'"un creusement des inégalités en la matière entre les pays développés et les pays d'Afrique", notant que l'accès à l'IA en Afrique coûte en moyenne 31 fois plus cher qu'aux États-Unis, alors que les jeunes filles ne représentent que 35% par rapport aux garçons en termes d'accès aux services numériques.

Ces inégalités, a-t-il enchaîné, doivent être rattrapées à l'aide de la promotion de la coopération internationale, formant le voeu que le Maroc et la France soient très actifs prochainement et œuvrent de concert en vue de donner corps à cette coopération, notamment dans le domaine de la formation, de l'éducation et de la recherche.

Le délégué permanent du Koweït auprès de l'UNESCO, l'ambassadeur Adam Al-Mulla, a indiqué, de son côté, que cet événement s'inscrit dans la foulée des consultations régionales relatives à la recommandation sur l'éthique de l'intelligence artificielle; qui a été adoptée par les membres de l'UNESCO en 2021, laquelle nécessite une véritable mise en œuvre à travers une feuille de route bien définie.

"Le Royaume du Maroc ne cesse de déployer de grands efforts pour l'Afrique à même de réduire la fracture numérique et technologique en faveur des populations africaines", a-t-il dit dans une déclaration à la MAP, tout en appréciant le rôle positif du Royaume quant à sa contribution dans la promotion de de l'IA en Afrique et dans le monde.

Seth Center, envoyé spécial du Département d'État (États-Unis) pour les technologies critiques et émergentes, s'est félicité, pour sa part, de la coopération entre le Maroc et les États-Unis dans le domaine de l'IA.

Dans une intervention en format virtuel, Seth Center a passé en revue certains défis et opportunités de l'IA, ainsi que les pistes de réflexions pour la promotion de la collaboration en la matière, notamment entre les pays développés et les pays du Sud.

"Les pays du Sud sont de plus en plus intéressés par l'IA, et ce malgré l'écart enregistré en matière d'accès à cette nouvelle technologie", a-t-il argué, plaidant pour un accès plus équitable en vue de réaliser le développement et la prospérité escomptés.

Initié par le Centre international d'intelligence artificielle du Maroc "AI Movement" relevant de l'UM6P, en partenariat avec l'Unesco, ce conclave de trois jours connaît la participation des représentants de plus de 30 pays, dont une quinzaine de pays africains, dans la finalité de poser les jalons d'une stratégie africaine dédiée à l'IA.

La première journée de ce Forum a été marquée par l'officialisation du lancement à Rabat, du premier Centre IA de catégorie II en Afrique qui représente un pas décisif vers l'intégration de l'IA dans les stratégies de développement du continent.

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