Congo-Brazzaville: Sécurité - Le pays veut se doter d'une stratégie de prévention contre le terrorisme

Les travaux de la mission d'évaluation des capacités de prévention et de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) en République du Congo, qui se sont déroulés du 29 au 31 mai à Brazzaville, ont, entre autres, débouché sur l'élaboration d'un rapport préliminaire devant permettre au pays hôte de se doter d'une stratégie nationale.

A l'initiative de la Centrale d'intelligence et de documentation (CID), les experts nationaux et ceux du CAERT ont partagé leur expérience sur les mécanismes de prévention et de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Le directeur par intérim du CAERT, Idriss Mounir Lallali, s'est réjoui, au terme de sa mission, des compétences et des capacités développées par le pays dans la lutte contre le terrorisme. Selon lui, le but de la mission était de s'assurer que la menace terroriste est identifiée et bien prise en charge avant son développement.

« Le travail a déjà été entamé au niveau du Congo. Nous sommes venus accompagner le pays en lui apportant notre expertise mais aussi de nous assurer que tout ce qui est fait s'inscrit dans une dynamique beaucoup plus large que régionale, étant donné que la menace est transnationale », a expliqué Idriss Mounir Lallali. Il a précisé que le CAERT s'associait à l'effort consistant à l'élaboration de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et dans le plan d'action, ainsi que la rédaction d'un cadre légal.

En effet, cette mission a débouché sur l'élaboration d'un rapport préliminaire adressé aux autorités compétentes. « Nous notons avec satisfaction l'état d'avancement des efforts consentis par la République du Congo, notamment dans le déploiement des capacités nationales de lutte contre le terrorisme, dans un contexte qui est assez fragile, parce que le pays se trouve au croisement de l'Afrique australe et centrale, deux sous-régions qui sont touchées par la menace terroriste », a-t-il expliqué.

Doter la CID des moyens conséquents

En marge des travaux des experts, une délégation conjointe CID/CAERT a visité les installations de l'aéroport international Maya-Maya et du Port autonome de Pointe-Noire. Une occasion pour Idriss Mounir Lallali de saluer les dispositifs mis en place au niveau des deux infrastructures répondant aux normes internationales. Il a, par ailleurs, exprimé la possibilité de partager l'expérience congolaise à d'autres pays exposés aux menaces terroristes. « Ce qui a attiré notre attention à l'issue de ces visites, c'est le fait que l'investissement en matière d'infrastructures est impressionnant. Nous voyons que le gouvernement congolais a vraiment investi dans les infrastructures, quand je dis infrastructures, je parle aussi du dispositif sécuritaire, des moyens de surveillance, de détection, de sécurité ainsi que l'investissement humain en matière de formation. Ces visites nous ont ensuite permis d'identifier les besoins en matière de formation, d'équipements complémentaires qui pourraient venir se rajouter ou se greffer à l'existant », a-t-il dit.

Le directeur général de l'Agence de régulation des transferts de fonds, Basile Jean Claude Bazebi, qui a participé à ces assises en qualité d'expert, a souligné la nécessité de doter la CID des moyens conséquents permettant d'assurer convenablement ses missions. « Au Congo, nous vivons des phénomènes "Kulunas", "Bébés noirs" et autres. Donc nous devons faire attention. Il y a une réponse multidimensionnelle que nous devons apporter. Et pour cela, il faut qu'au niveau de toutes les administrations, nous soyons mobilisés derrière la force publique pour faire face à ce fléau. Le peuple congolais attend beaucoup de la CID, mais il faut doter cet organe des moyens conséquents, parce que le pays n'est pas à l'abri de la menace terroriste », a-t-il plaidé.

Clôturant les travaux, l'administrateur général de la CID, le général Philippe Obara, s'est félicité des résultats de cette première démarche. Il a demandé aux différents acteurs de demeurer mobilisés, puisque les conclusions de cette évaluation ne seront classées dans les tiroirs. « Nous allons continuer à travailler et le Congo sera doté d'une stratégie de prévention et de lutte contre le terrorisme. En attendant le rapport détaillé du CAERT, il y a un rapport préliminaire qui est disponible. Nous allons nous retrouver sous peu pour faire le point de cette mission à notre niveau et nous mettre déjà au travail », a-t-il conclu, insistant sur le fait que le Congo devrait demeurer un havre de paix et de sécurité dans la sous-région.

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