Ile Maurice: Roshi Bhadain - «N'y avait-il personne au n°8 qui savait que Simla travaillait pour Sawmynaden ?»

Dans une vidéo diffusée dimanche soir, Roshi Bhadain revient lui aussi sur le procès contre Yogida Sawmynaden qui a terminé par un non-lieu. Le leader du Reform Party met en avant cinq points, qui, selon lui, ont provoqué ce non-lieu et qui sont de plus, pour lui, des erreurs dans l'enquête et sans le dire directement, dans le jugement.

Tout d'abord, il cite une phrase du jugement de la magistrate Anusha Rawooah : «W1 (le policier et témoin principal) stated he is not aware of the incoming calls on Accused's mobile phone.» Et Bhadain de se demander: «Quel genre d'enquête la police a-t-elle faite pendant tout ce temps ? Et c'est ce même témoin qui va déclarer en cour qu'il ne saura pas si Simla et Kaya Kistnen avaient passé des appels à Yogida. Et malgré cela, l'ex-ministre a obtenu le bénéfice du doute.»

Pour rappel, cette information était cruciale pour déterminer si l'ex-ministre était bien en contact régulier avec sa supposée Constituency Clerk, comme l'a fait croire la défense et que rejettent la poursuite et Simla Kistnen. Pourtant, rappelle Roshi Bhadain, l'enquête policière devrait avoir commencé depuis janvier 2021. «N'oublions pas qu'il y avait une Private Prosecution avant.»

Son deuxième point : toujours selon le jugement, Yogida Sawmynaden aurait mis fin au contrat de Simla en juillet 2020 lorsqu'il aurait reçu des «adverse reports» sur celle-ci. Or, fait-il remarquer, lors de l'enquête judiciaire, on a tous appris que c'est Kaya Kistnen qui avait eu en juillet même de cette année-là une grande bagarre avec Yogida Sawmynaden en présence du garde du corps du ministre et que Kaya avait menacé de «grenn zot tou kouma zamalak».

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«N'importe qui aurait aimé savoir en cour quels sont ces "adverse reports" reçus sur Simla. Or, j'ai beau chercher, je n'ai rien vu. En revanche (NdlR : et c'est son troisième point), j'ai vu dans le jugement que l'accusé, c'est-à-dire Yogida Sawmynaden, a choisi de ne pas parler en cour et de ne pas témoigner!» Tout en rappelant que Simla, elle, a été contre-interrogée par l'avocat de Sawmynaden tandis que l'avocate du DPP n'a pu le faire à Sawmynaden.

Il reconnaît que c'est le droit de ce dernier de garder le silence. Mais, dit-il, «les défenses de Yogida ont été données à la police, pas en cour et encore moins sous serment. La population doit comprendre que ce député n'a pas voulu répondre en cour ni être contre-interrogé sur ses défenses. Et c'est ainsi qu'il a pu obtenir le bénéfice du doute».

Quatrième point de Roshi Bhadain : lors de l'enquête judiciaire sur la mort de Kistnen, un témoin, en la personne de Sanjay Karia, Constituency Clerk du Premier ministre, avait affirmé sous serment, le 7 février 2021, que Simla Kistnen n'était pas la Constituency Clerk de Yogida Sawmynaden. Bhadain rappelle que Sanjay Karia ne voulait pas venir témoigner à Moka et qu'il avait fallu que la magistrate ordonne à la police d'aller le chercher. «Or, dans l'affaire Constituency Clerk, Sanjay Karia n'a pas été appelé à témoigner.»

Roshi Bhadain se demande enfin si Simla Kistnen était vraiment la Constituency Clerk de Yogida Sawmynaden, comment se fait-il que personne dans la circonscription numéro 8 ne savait qu'elle l'était, cela alors que Sawmynaden clame qu'elle l'était. Tout en rappelant que le travail d'un Constituency Clerk est justement d'aller à la rencontre des mandants et de régler leurs problèmes. Et d'énumérer tous les villages de cette circonscription dont les habitants ne savaient pas que Simla Kistnen travaillait pour l'ex-ministre.

C'est pour toutes ces raisons que le leader du Reform Party propose d'amender les lois pour permettre au moins au peuple de rappeler un député qui a commis une faute grave.

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