Les images venues d'Anjiabe, dans la région Sofia, annoncent un drame pour l'ouverture de la campagne de la vanille à Madagascar. Elles montrent un tableau sur lequel les prix affichés étalent la différence, d'une violence économique inouïe, entre ceux demandés par les agriculteurs/vendeurs et ceux proposés par les acheteurs.
Si les premiers exigent entre 30 000 et 100 000 ariary le kilo de vanille verte, les seconds ne veulent acheter qu'à 15 000 ariary. De quoi alarmer les petites mains de cette filière, les acheteurs finaux, comme les maisons de fragrance d'Europe et d'ailleurs, sont très loin de cette préoccupation. L'incident génère une vague de crainte chez les autres régions productrices dans le nord, la Sava notamment.
D'autant qu'il y a une semaine avec un grand effet d'annonce sur le web, l'Ouganda « salue » la capacité de ses producteurs à rivaliser avec Madagascar, avec le marché américain qui lui tend les bras. Les Malgaches livrés à la loi du marché, pourraient ainsi connaître le début de la fin de sa vanille. Sans des mesures alternatives, d'ici quelques années se créeront de nouveaux pauvres dans le pays.
Au contraire de l'Ouganda, dont le puissant Vanex (Association of Vanilla Exporters of Uganda Limited) qui pousse les producteurs à varier les cultures, afin de préserver leur caisse familiale des fluctuations du marché de la vanille de ces dernières années. À Madagascar, aucune réelle vision politique envers la population des producteurs ne relèverait du miracle.