Les gabelous viennent de frapper un grand coup dans leur lutte interminable contre le trafic de stupéfiants. Le 30 mai dernier, les éléments de la subdivision commerciale de Douala-Aéroport ont réalisé une saisie plutôt spectaculaire.24,5 kg de cocaïne pure, le tout dissimulé dans un lot de chaussures et de sacs à main en provenance du Brésil.
Une prise record, dont la valeur marchande est estimée à 2 millions de dollars, qui porte un coup sévère aux narco-trafiquants qui souhaitent faire du Cameroun la plaque tournante de leur trafic.
Il faut tout de même reconnaitre que ces derniers se sont montrés ingénieux dans leur moyen de dissimuler leur marchandise et échapper aux contrôles. Ils ont soigneusement caché la cocaïne dans des doubles fonds aménagés dans des chaussures et des sacs à main, parfaitement indétectables à l'oeil nu. Un mode opératoire astucieux, qui témoigne du professionnalisme des réseaux criminels à l'oeuvre. Mais c'était sans compter sur le flair et l'expérience des douaniers de l'aéroport de Douala. Formés aux techniques les plus pointues de détection des stupéfiants, équipés de matériel de scanning de dernière génération, ils ont rapidement repéré ces bagages suspects et procédé à une fouille minutieuse qui a permis de mettre au jour la cargaison illicite.
Cette saisie record vient confirmer une tendance inquiétante qui fait du Cameroun l'une des plaques tournantes du trafic de cocaïne entre l'Amérique du Sud et l'Europe de ces dernières années. Avec sa façade atlantique et ses liaisons aériennes directes avec le Brésil, le pays est devenu une voie idéale pour les cartels de drogue sud-américains. Douala, la capitale économique, est particulièrement ciblée par ces réseaux criminels, qui profitent de la corruption et des failles sécuritaires pour faire transiter d'importantes quantités de poudre blanche. Un fléau qui gangrène l'économie du pays et alimente la criminalité sous toutes ses formes. Face à ce constat alarmant, il y a urgence à renforcer les moyens de lutte contre ce trafic à haut risque.
Conscientes de l'ampleur du problème, les autorités camerounaises ont fait de la lutte contre le trafic de drogue une priorité nationale.
Des moyens importants ont été débloqués ces dernières années pour renforcer les capacités opérationnelles des douanes et des forces de l'ordre. Formation des agents, acquisition d'équipements de pointe, coopération renforcée avec les polices étrangères... Tous les leviers sont activés pour tenter d'endiguer ce fléau. Et les résultats sont là, comme en témoigne cette saisie record à l'aéroport de Douala. Mais la bataille est loin d'être gagnée. Car les narco-trafiquants rivalisent d'ingéniosité pour contourner les dispositifs de contrôle, et disposent de moyens financiers colossaux pour corrompre les agents. Une lutte de tous les instants, qui exige une mobilisation sans faille de l'État et de la société civile.
Au-delà de son importance quantitative, cette saisie record est surtout un signal fort envoyé aux trafiquants de drogue. Un message clair : le Cameroun n'est plus une terre de transit facile pour leur commerce mortifère. Les autorités sont déterminées à traquer sans relâche ces réseaux criminels, et à démanteler leurs filières d'approvisionnement. Une détermination qui doit s'accompagner d'une politique pénale ferme, avec des condamnations exemplaires pour les trafiquants arrêtés. Car c'est en tapant fort au portefeuille et en prison que l'on découragera durablement les vocations. Le chemin est encore long, mais cette saisie prouve que le Cameroun est sur la bonne voie. Et qu'avec de la volonté politique et des moyens adéquats, il est possible de gagner la guerre contre la drogue.