Ile Maurice: Le retour controversé de Rajesh Beeharry à la tête du salon VIP

Air Mauritius (MK) a une fois de plus été secouée par une décision controversée la semaine dernière. La responsable du salon VIP Amédée Maingard, recrutée sous l'ex-Chief Commercial Officer (CCO) Laurent Recoura, a été sommée de quitter son poste pour désormais s'occuper du check-in.

Son remplaçant n'est autre que Rajesh Beeharry (photo), celui qui occupait cette fonction avant elle et qui est revenu chez MK après avoir pris sa retraite. Ce changement abrupt fait jaser de nombreux employés sur les véritables intentions de la direction concernant le rétablissement de Rajesh Beeharry à la tête du lounge.

Rajesh Beeharry, proche du gouvernement, est revenu chez MK après avoir pris sa retraite. Il est celui qui s'occupait autrefois notamment des voyages de Kobita Jugnauth. Et, bien que tous les autres contractuels aient été remerciés depuis que la compagnie est passée sous administration volontaire en 2020, lui, il est resté employé sous contrat. Cette situation suscite des interrogations et des mécontentements parmi le personnel.

Pour rappel, Rajesh Beeharry est également celui qui avait signé les échanges d'e-mails de la compagnie pour informer de l'itinéraire de l'épouse du Premier ministre et de sa fille avant la fermeture des frontières en mars 2020, en pleine crise du Covid-19. À cette époque, le retour précipité de l'épouse du Premier ministre et de leur fille de Paris avait fait grand bruit. Avec le retour de Rajesh Beeharry, certains craignent que les proches du gouvernement et autres privilégiés puissent bénéficier des services du lounge sans contrôle.

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L'Emergency Response Manager toujours en poste

Par ailleurs, les employés de MK déplorent la politique de deux poids, deux mesures dans la prise de sanctions au sein de l'entreprise. Kris Veerapen, Emergency Response Manager, qui aurait été identifié comme l'un des auteurs des lettres anonymes envoyées pour dénigrer MK et ses employés, est toujours en poste. Le departement IT de la compagnie aurait reçu des intructions pour ne mener aucun enquête et Kris Veerapen est toujours en poste et n'a même pas reçu un simple avertissement. En revanche, souligne-t-on, d'autres cadres ont été suspendus sur de simples allégations, sans preuves concrètes.

Des employés mécontents ont envoyé une lettre, signée par plusieurs cadres, au conseil d'administration de MK pour dénoncer le comportement de ce manager et demander des actions appropriées. Cependant, cette lettre semble être restée sans suite. Cette situation crée un sentiment d'injustice parmi les employés qui estiment que des preuves tangibles ont été fournies contre lui, mais que la direction n'a pris aucune mesure à son encontre.

Ces employés estiment que d'autres membres du management sont également impliqués dans plusieurs lettres anonymes envoyées à la presse et à la direction. Ils citent notamment le département des ressources humaines (HR), qui aurait laissé fuiter des informations très sensibles et confidentielles concernant ses employés. Les noms de deux hauts cadres, nommés par le Chief Executive Officer pour un audit interne, sont cités comme complices. D'autre part, nous apprenons qu'Anba Manikham s'est présenté devant un comité disciplinaire la semaine dernière mais aucune information n'a transpiré jusqu'ici sur la teneur de cette rencontre.

Ce remaniement controversé et ce traitement inégal des employés alimentent le climat de méfiance et de frustration au sein de MK. Alors que d'autres lettres anonymes dénonçant des pratiques controversées au sein de la compagnie continuent d'apparaître, les employés espèrent que la direction prendra conscience de leurs préoccupations et adoptera des mesures équitables et transparentes pour rétablir la confiance et l'équité au sein de l'entreprise.

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