Gabon: Restauration de la dignité des gabonais - Accords de coopération & FCFA

« Evitons de changer simplement de maçon sans changer les matériaux et les outils adaptés au contexte, même si le chantier est vaste et que les ouvriers doivent se relayer : le bandeau qui couvre nos yeux doit être ôté ».

Si nous pouvons reconnaître que depuis le 30 août 2023, grâce à la prise du pouvoir par l'armée, notre pays le Gabon est en chantier au sens propre et figuré, il n'en demeure pas moins que nous (peuple gabonais) pouvons faire encore plus car, la marche vers la félicité qui n'est pas l'affaire de certains, mais de tous, n'est pas de tout repos car, elle exige plutôt une discipline et une volonté inflexible basée sur une vision claire, des objectifs précis et un plan d'actions partagés à tous et acceptés par le plus grand nombre pour ne pas dire par tous les gabonais.

En effet, si nous (le peuple gabonais) avons réellement l'ambition de marcher sans nous détourner sous aucun prétexte, en direction de « notre essor vers la félicité » pour avoir comme résultat final, la restauration la dignité du peuple gabonais, il serait alors judicieux et quasiment obligatoire que le parlement de la Transition qui représente ce peuple et ce, malgré le fait qu'il n'ait pas été élu par ce dernier, profite pleinement de cette période exceptionnelle pour « exhumer courageusement » et objectivement tous les contrats de coopération que le Gabon a pu signer avec tous les pays partenaires (particulièrement la France) d'une part, et d'autre part, que les entreprises étrangères implantées au Gabon (de toutes les origines) soient mieux contrôlées dans tous les domaines car, le pays ne tire pas assez profit de toutes ces conventions signées depuis des décennies (officiellement depuis 1960).

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Si nous parvenons à poser officiellement le problème de « l'urgence et l'intérêt commun » de revoir ces dossiers, nous allons moins nous endetter pour financer notre développement, nous allons rembourser plus rapidement nos dettes, nous allons mieux contrôler notre économie, et nous allons impulser une dynamique de développement beaucoup plus soutenue et accélérée car, les comptes de l'État recevraient plus de finances.

Si la restauration de la dignité des gabonais devait rimer avec épanouissement des gabonais, comment y parvenir avec des nœuds qui seraient quasiment « indénouables » et « presqu'interdits à la mise à jour » comme des conventions déséquilibrées à notre désavantage ?

Ce sont les hommes (nonobstant leur état d'esprit de l'époque) qui ont fait ces contrats (soi-disant dans l'intérêt des parties signataires...), ces conventions, ces « lois » ayant donné les résultats que nous connaissons aujourd'hui ; ce sont donc les hommes qui peuvent également dénoncer et/ou améliorer les mêmes accords qui doivent désormais démontrer un contenu à caractère « win-win ».

A ce que je sache, les seuls contrats non-négociables ou non-révisables sur terre sont ceux que chacun de nous (personne physique et spirituelle) et chaque pays (personne morale et spirituelle) avons signé avec Dieu, attribuant à telle ou telle autre personne (physique et/ou spirituelle) telle richesse matérielle ou spirituelle ou pas : les autres (signés en vifs), on peut toujours les réexaminer dès que l'une des parties en exprime la nécessité au risque de les rompre car, on pourrait effectivement conclure à une « arnaque matérielle et/ou spirituelle » ou tout simplement à un détournement de richesses.

Les choses ont tellement évolué que ces conventions sont désormais hors du contexte et donc, totalement inadaptées aux réalités du moment car, avec une population jeune de plus en plus instruite et encrée dans sa culture, dans sa tradition, exerçant une forme de « protectionnisme » à tous les niveaux, ne comprenant toujours pas pourquoi, dans un pays comme le Gabon à très fort potentialité économique, qu'après tant d'années d'études et bardés de diplômes leur conférant une « évidente expertise », ils sont sans emploi d'une part donc, « économiquement faibles », et d'autre part, comment leur expliquer les conditions sociales de plus en plus dégradées de nombreux de leurs devanciers (grand parents, pères, mères, aînés...) alors que ces derniers ont durement travaillé, le plus souvent pour des entreprises étrangères dont les bénéfices annuels après impôt (quand elles en paient au Gabon) sont excessivement tirés de leur expertise, leur expérience et le plus souvent de toute la jeunesses (leur force) ?

Quelle est cette équation qui ne leur a pas été enseignée sur les bancs de l'école pour que cette situation inadmissible s'inflige à eux comme une sanction non justifiée dans leur propre pays, sur leur propre sol ?

Il devient donc urgent, afin d'augmenter notre part de revenus en rapport avec ces accords de coopération, que ces derniers soient revus.

Pour le cas du Franc des Colonies Française d'Afrique « F CFA », c'est clair que nous ne sommes plus une colonie française ; pourquoi alors continuer de l'appeler ainsi ou de la conserver comme instrument de souveraineté monétaire, sachant qu'en réalité, elle ne nous confère aucune souveraineté monétaire à nous, gabonais, mais plutôt à la France ?

Cette monnaie, en 2024, continue-t-elle de nous faire croire que les africains ne seraient pas toujours assez matures (comme des enfants à la maternelle) pour avoir leur propre monnaie et l'exploiter non seulement en interne, mais sur la place mondiale de manière concurrentielle ? Le Franc CFA ressemble tout simplement à un jeu de Monopoly où c'est toujours le même joueur (le France) qui gagne la partie depuis 1960 pour être gentil.

Pourquoi ne pas envisager une « transition monétaire avec une révision de la parité avec l'euro » même sur plusieurs années pour commencer, le but étant d'en sortir progressivement pour naviguer dans une « réelle souveraineté monétaire nationale ou panafricaine » et donc, l'opportunité pour nous (le Gabon) de ne plus nous faire « confisquer » ou « séquestrer » une partie de nos devises étrangères par la banque de France ?

En conclusion, entre amis (chacun défendant ses intérêts) on révise les accords dits de coopération qui sont devenus inappropriés, on discute calmement et objectivement de cette affaire de Franc CFA, on augmente nos revenus et là, on pourra effectivement dire que notre essor vers la félicité aura réellement pour conséquence, l'épanouissement des gabonais.

Sans cela, sans ce courage, sans cet effort, sans ce pragmatisme, sans ce réalisme, nous allons simplement « changer de maçon sans changer les matériaux et les outils adaptés au contexte et par conséquent, le résultat sera le même et peut-être pire » : tourner en rond pendant que les autres se servent à cause (pour nous) et grâce (pour eux) du bandeau qui couvre nos yeux.

Donald Urbain INDINGUI

Citoyen gabonais

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