Gambie: Le redéploiement des gouverneurs vise le sabotage des procédures judiciaires en cours - Selon Mr Darboe

Mr Ousainu Darboe, secrétaire général et leader du principal parti d'opposition du pays, le Parti Démocratique Uni (UDP), a déclaré que la décision du gouvernement de redéployer les gouverneurs avait pour but de saboter les procédures judiciaires engagées contre les gouverneurs et leurs adjoints.

« Pour autant que je sache, lorsqu'un tribunal est en pleine délibération sur une affaire, les parties devraient se restreindre d'entreprendre des démarches qui pourraient interférer avec les délibérations du tribunal, car il s'agit d'un outrage au tribunal. Lorsqu'un tribunal est en pleine délibération sur une affaire, rien de doit être fait pour interférer dans cette affaire particulière. Par conséquent, ces personnes qui déclarent leur attachement à l'État de droit auraient dû attendre patiemment le verdict du tribunal, » a-t-il déclaré hier lors d'une conférence de presse.

« En fait, j'ignore les fonctions qui seront attribuées à ces vice-gouverneurs. »

« Mais vous ne pouvez nullement procéder au redéploiement d'un fonctionnaire dont la nomination initiale est illégale. Le redéploiement des fonctionnaires n'est permis que lorsque la nomination est légale. Nous avons également pris des mesures pour demander à la Cour que ces redéploiements soient déclarés illégaux. En fait, je m'attendais à ce que le bureau de gestion du personnel fasse une déclaration à ce sujet et non le porte-parole du gouvernement ».

Mr Darboe a également prévenu qu'aucune arrestation ou détention ne pourrait intimider son parti.

« Je peux vous assurer que l'UDP n'encouragera jamais la violence. Cependant, l'UDP est prêt à utiliser la violence contre la violence, et ce, dans l'unique but de protéger l'intégrité physique de ses membres. Nous ne ferons aucun compromis sur ce point, » a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse hier.

« Si vous utilisez la violence contre nous, nous n'aurons aucune autre alternative que d'utiliser la violence afin de protéger notre intégrité physique. Quiconque nourrit l'intention de porter atteinte à notre intégrité physique, soyez certains que nous opposerons une farouche résistance. Nous ne resterons certainement pas les bras croisés et permettre à quiconque de porter atteinte à notre intégrité physique sans nous défendre. Je tiens à vous dire, Monsieur le Président, qu'il ne s'agit pas d'une menace mais d'une promesse. »

« Quiconque prône la violence à ses partisans devra s'attendre à ce que nous opposions une farouche résistance. Les forces de sécurité doivent rester neutres et impartiales afin d'accomplir leur devoir républicain. Elles ne doivent nullement être instrumentalisées afin d'intimider physiquement les partisans des partis d'opposition. Mais nous sommes prêts à tenir tête à quiconque tentera d'utiliser la violence pour nous menacer, qu'il s'agisse de la police, des soldats ou de la Brigade d'Intervention de la Police (PIU). »

« Nous nous opposerons à n'importe qui pour nous protéger. Nous sommes prêts à sacrifier nos vies et à aller en prison. Nous désirons que ce pays soit gouverné par les lois, et uniquement par les lois. Je peux également vous dire que l'arrestation de Dibba ne pourrait nullement nous intimider, » a-t-il déclaré.

« Cela fait huit ans que l'ancien président Jammeh a quitté le pays et une nouvelle constitution n'a été adoptée jusqu'à ce jour. Les lois que l'ancien Président Jammeh avait promulguées sont toujours en place.

Mr Darboe a insisté que le Président Barrow avait promis aux Gambiens de se débarrasser des lois de l'ancien Président Jammeh et d'adopter une nouvelle constitution.

Concernant la question de la limitation des mandats, Mr Darboe a admis que la constitution actuelle de 1997 ne prévoit aucune limitation de mandats. Toutefois, il s'est empressé d'ajouter : « Le protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, adopté par les Gambiens avant qu'Adama Barrow ne soit élu président, parle de deux limites de mandat, et le président devrait donc respecter ces deux limites ».

« Notre message au président est clair et sans équivoque. Le projet de constitution que la Commission de Révision de la Constitution (CRC) a rédigée doit être présenté à nouveau devant l'Assemblée Nationale. Encore une fois, nous rejetterons le projet de constitution si des changements y sont apportés. Nous n'accepterons aucune constitution rédigée par vous et présentée à l'Assemblée Nationale ».

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