Au rythme actuel des agressions multiples sur le couvert végétal de par le monde, l'on devine très aisément l'aridité, la précarité et la détresse sur l'équilibre de l'écosystème. Des régions entières comme le Sahara en Afrique du Nord et le Ferlo au Sénégal ont perdu leur splendeur naturelle du fait de l'action de l'homme. Et la contagion gagne le Sud, sous l'emprise d'un trafic international de bois, des défrichements incontrôlés et des feux de brousse. Demain est incertain. La Journée mondiale de l'Environnement, célébrée le 5 juin de chaque année et ce depuis 52 ans, peut-elle toujours apporter la réponse à se mal qui a traversé des siècles ?
C'est à l'occasion de sa conférence sur l'Environnement, en 1972 à Stockholm, en Suède, que l'Organisation des Nations unies (ONU) a institué, le 5 juin de chaque année, Journée mondiale de l'Environnement. L'objectif majeur est de donner un visage humain aux problèmes environnementaux, partant du constat des effets anthropiques c'est-à-dire qui situent l'homme au centre de sa propre destruction. Le thème de cette année est la «Restauration des terres, la désertification et la résilience à la sécheresse» ; thème qui met en parallèle l'urgence de redonner à la terre sa valeur sublime face au péril rampant du désert et l'impératif des moyens de survie.
Le défi est majeur et l'enjeu est loin d'être un simple jeu de célébration car cinquante-deux (52) ans après le lancement historique de cette journée, l'homme continue hélas de croire que la nature est une providence inépuisable qu'on peut soumettre à toutes les épreuves de maltraitance. Schématiquement, il y a une détérioration des terres, du Nord vers le Sud, à l'échelle de la planète. En Afrique, plusieurs études nous ont montré que l'actuel désert du Sahara était couvert de végétations de type tropical et de fleuve, il y'a de cela plus de cinq mille ans. Au Sénégal, le bassin arachidier du Centre et le Ferlo plus au Nord ont connu ce même triste sort de la tyrannie du désert, principalement sous la main de l'homme.
Le péril gagne les régions du Sud et de l'Est, dernières réserves de forêts du Sénégal. Le mal est plus profond en zone de frontière notamment entre le Sénégal et la Gambie, deuxième pays africain exportateur de bois rose (Vène) quand bien même elle n'a presque plus de forêt. Il s'y ajoute les défrichements incontrôlés et les feux de brousse qui ont, entre autres, installé les plans de mise à mort du couvert végétal. Et malgré les leçons de civisme à l'école, les séminaires de formation des adultes et les émissions radiophoniques de sensibilisation, le problème reste actuel et entier. Et c'est justement sur ce nouveau chantier qu'est attendu le régime du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour redonner le vrai visage humain à l'environnement.