Ile Maurice: Troisième monument à la mémoire de SAJ classé patrimoine national

Le 15 juin prochain, le pays comptera un patrimoine de plus protégé sous la National Heritage Act. Il s'agit de la statue de sir Anerood Jugnauth (SAJ), qui sera dévoilée au Port-Louis Waterfront ; c'est le troisième monument qui lui est dédié et protégé depuis son décès, après le samadhi et le mémorial qui lui sont dédiés au Jardin de Pamplemousses.

La décision a été prise par le conseil des ministres vendredi dernier. La cérémonie de dévoilement de la statue de SAJ se tiendra dans deux semaines donc. Dans la foulée, il a été décidé que la statue sera désignée patrimoine national, à l'instar de 13 autres monuments de la capitale, incluant celles de sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR), toujours au Port-Louis Waterfront, de Lénine aux Salines, de Mahé de La Bourdonnais à La Place d'Armes et de la reine Victoria devant l'hôtel du gouvernement, entre autres.

Arrmaan Shamachurn, président de SOS Patrimoine en péril, rappelle qu'en 2022, le ministère des Arts et du patrimoine culturel avait obtenu un budget de Rs 15 millions pour les monuments. «Ces dernières années, trois structures érigées pour célébrer SAJ ont été classées au patrimoine. Il n'y a pas eu d'autres monuments. Donc, est-ce que ce budget a été utilisé pour ces projets, d'autant plus qu'à l'époque, le ministre avait dit qu'il n'avait pas de détails sur les monuments ?», se demande-t-il. Il avance qu'il n'a rien contre les monuments pour célébrer l'homme. «Par exemple, une statue à Rivière-du-Rempart, son fief, financée par le parti, serait totalement appropriée.» Il avance aussi que le ministère des Arts avait financé le samadhi et le mémorial de SAJ. «Maintenant, si la statue a été financée par le ministère, cela veut dire qu'il y a de l'argent dans la caisse, contrairement à ce que le ministre affirme souvent.»

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«Bread and butter» de la population

Quant à la protection du monument, le président de l'ONG estime qu'un des critères souvent évoqués est l'âge, alors que dans ce cas, avant même l'inauguration, la statue est classée au patrimoine. Il rappelle aussi que dans le cas de SSR, la protection était survenue peu après le dévoilement de la statue. «Il faut donc que le National Heritage Trust Fund explique sur quels points ils ont basé leurs recommandations.» La vitesse à laquelle la protection a été approuvée, dit-il, soulève des questions. «Est-ce la priorité du ministère ?»

D'autres sites, comme le Champ-de-Mars, attendent toujours la désignation. D'ailleurs, lorsque cela avait été évoqué dans une réunion entre le ministère et l'ONG, un représentant dudit ministère avait fait savoir que la priorité est de se concentrer sur les «bread and butter» de la population. «Est-ce que cela en fait partie, du coup ?» De plus, ce lieu, soit le Port-Louis Waterfront, est régulièrement sujet à inondations.

Tout ceci fait dire à Arrmaan Shamachurn qu'il n'y a pas d'autres raisons derrière la vitesse à laquelle le ministère a procédé au classement de cette statue qu'une raison électoraliste. Selon lui, le ministre confond son rôle de ministre de la République avec celui de membre d'un parti politique.

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